Critique roman: Wish Tome 2 : Evie d’Audrey Carlan
Tout d’abord, sachez que vous pouvez lire les tomes de Wish de manière indépendante. Même si je vous conseille de tous les lire pour mieux cerner les indices et les petites graines en filigrane. Voici la romance que j’attendais avec impatience après Suda Kaye: Evie. Ai-je succombé? Réponse après le résumé.
Synopsis:
Faire des voeux est une perte de temps, une chose à laquelle je me suis pliée quand j’étais enfant mais que j’ai abandonnée depuis. On ne peut pas rêver de quelque chose et, pouf, ça apparaît comme par magie. Si vous voulez quelque chose dans la vie, vous devez travailler dur et vous sacrifier pour cela.
Ma mère était le genre de femme qui volait d’une aventure à l’autre, laissant le destin décider de son prochain geste. Ma soeur est exactement la même. Moi, pas du tout.
J’ai travaillé jusqu’à l’os pour devenir un gestionnaire financier prospère, me faire un nom et mener une belle vie indépendante. Même si chaque lettre de ma mère me dit de prendre des risques, de laisser le vent me porter vers les désirs de mon coeur, je fais exactement le contraire. L’envie d’errer et de faire des voeux est ce qui a tué ma mère et m’a laissée sans ma soeur pendant une décennie. Il n’y aurait pas de voeux pour moi. La dernière fois que j’ai fait un voeu, j’avais huit ans. Ce rêve ne s’est pas réalisé…
Mon avis:
Evie est un soleil. Lumineuse. Généreuse. Elle se met en retrait pour prendre tout son monde sur ses épaules. La vie ne l’a pas épargné. Audrey Carlan dresse une héroïne forte, éblouissante, une des plus belles que j’ai pu croiser dans ses écrits ( Calendar Girl, Trinity, Biker Girls, International Guy…). Je l’ai adoré. J’ai aimé suivre son évolution. J’ai aimé voir comment Audrey Carlan décrit la difficulté d’être un enfant issu d’une relation mixte. Sa sortie de chrysalide, son lâcher prise. J’ai compris ses craintes, son envie d’être celle pour qui l’on reste, que personne n’abandonne.
Le passé d’Evie a forgé la jeune femme. Elle ne voit pas les tentatives de Milo. Issue d’un mariage mixte entre une amérindienne et un militaire américain blond comme les blés, dès son enfance, sa différence est pointée du doigt. Elevée par son grand-père Toko, sur la réserve, sa carapace s’est forgée très tôt. Son univers tient dans sa famille. Il vole en éclat avec le départ de Suda Kaye. Sa soeur et sa mère étaient des oiseaux sans attaches. Sans peur, elles menaient leur vie sans se soucier des conséquences. Evie n’est pas comme ça.
Une fois, de plus, je regrette de ne pas avoir plus d’informations sur les tribus, les Amérindiens et leur histoire. Tout se touche du doigt mais reste en surface. Même si les coutumes, les idées sont plus développés ici qu’avec Suda Kaye. Peut-être du fait d’une jeune femme blonde dans un univers Amérindien. Une héroïne en dehors de sa tribu, et si proche à la fois d’elle. J’en voulais plus, surtout avec l’histoire d’Evie et Milo, la réactions de leur entourage. Un couple mixte attire les regards pour bien des raisons. L’auteure le démontre avec Evie. L’enfant a payé le prix de l’amour de ses parents. Son enfance, ses souvenirs sont durs, teintés de nuances grises qui font mal au coeur.
Je préfère vous prévenir, la trame aborde plusieurs sujets délicats: la perte d’un être cher, le cancer, la tricherie et l’intimidation. Le ton se pose à la perfection pour les traiter. Les émotions fleurent à la surface de telle façon que le lecteur les ressent selon sa sensibilité. Jamais dans l’extrême ni le larmoyant sans raison malgré tout. Du moins à mon avis. J’avoue que j’ai versé des larmes.
Evie a tendance à être laissée pour compte par tous les siens. Elle refuse de céder un coin de son coeur pour ne plus le voir briser. Un rayon de soleil dans sa tribu, entre deux mondes, perdue et désemparée, le destin lui a donné la place de chef de famille à un âge où les soucis devraient être davantage d’ordre hormonal…
Audrey Carlan dresse le portrait de femmes remarquables. A la fois vulnérable, étonnante, prête à prendre des risques, avec des émotions intenses. Certaines ont perdu confiance en elle sur le chemin, un petit coup de pouce les aide à se redécouvrir et à voir ce que les autres voient. Le ton est beau, juste, touchant et il m’a emporté dans une romance émouvante sur fond de seconde chance mais pas uniquement.
En bref, Wish sort des récits habituels très érotiques d’Audrey Carlan. J’ai adoré ce changement. Les héroïnes emportent dans un merveilleux roman teinté de quête de soi, d’aventures, d’émotions. Les autres tomes continuent de se dessiner en filigrane d’une façon intrigante. Cette lecture a été un régal du début à la fin. J’ai hâte de découvrir l’histoire des autres femmes. Mais je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler.
Ma note:
9/10
Informations:
- Saga: Wish
- Auteure: Audrey Carlan
- Titre vo: To catch to dream
- Tome 2/4
- Maison d’éditions: Hugo New Romance
- Collection New Romance
- Date de parution: 7 janvier 2021
- Disponible en numérique et en papier
Je viens de lire tes deux avis, ça me tente des héroïnes issues d’un mariage mixtes, mais je trouve dommage que leur métissage de soit pas plus mis en avant, ça m’aurait sûrement poussée à l’achat.
Le 2 est plus développé sur le métissage et les coutumes amérindiennes. Je pense que doucement Audrey Carlan prépare le tome sur la mère des héroïnes Suda Kaye et Evie. Elle garde des flèches dans son arc. J’ai aimé voir comment c’était traité sans être trop lourd, mais j’en voulais plus. Je suis gourmande ;). C’était plus un avertissement si beaucoup s’attendent à voir les tribus Comanche et autres en gros plan. Idem pour la maladie, j’ai prévenu car certains n’aiment pas ce thème. A mes yeux, cette saga est la meilleure que j’ai pu lire de l’auteure. Plus j’avance, plus je m’attache aux personnages.
Je vais quand même suivre tes prochains avis et me la garder sous le coude alors ^^