Critique roman: Waste Experiment de Sophie Dabat
Ai-je succombé? Réponse après le résumé.
Synopsis:
Rosalie est tombée amoureuse du garçon le plus populaire du lycée. Mais de reine, elle est devenue le souffre-douleur officiel, celle sur qui tous s’acharnent. Un jour, prise d’un accès de rage, elle attaque son principal bourreau… qui meurt sous ses coups.
La société veut faire de Rosalie un exemple. Mais si la loi la condamne à mort, elle lui offre une autre option : l’enfermement dans un Waste, un no man’s land aux conditions de vie inhumaines. C’est ainsi que Rosalie est larguée dans la centrale nucléaire défectueuse d’Ake-Kule en Chine. Là-bas, elle doit se faire une place parmi les autres détenus et trouver de quoi se nourrir. Mais surtout, elle doit survivre aux radiations et à la violence omniprésente.
Alors que tout meurt autour d’elle, Rosalie décide qu’elle ne sera pas une victime du Waste et qu’elle ne partira pas sans se battre.
Mon avis:
Waste experiment promettait une dystopie post-apocalyptique. Je m’imaginais dans un univers à la Mad Max, Absolum 2022. Je suis partie loin. J’ai été surprise. L’univers du roman est original mais loin d’être ce que à quoi je m’attendais.
L’héroïne entraîne dans une romance particulière. Je ne sais toujours pas sur quel pied dansé après ma lecture. Je suis mi-figue mi-raisin. Peut-être que mon esprit avait déjà tracé sa propre voie avec le résumé et ses idées.
J’aurai du plutôt viser un The society et autres. Le ton s’en rapproche un peu plus. Rosalie est la seule à s’exprimer. La demoiselle reine du lycée a chuté de son trône après sa rupture avec son ex. Son monde parfait s’écroule. Les rôles s’inversent. La jeune femme devient paria, insultée, moquée et harcelée par ses pairs. Le craquage arrive. Ros tue la responsable de son bannissement. La voilà condamner à l’exil loin de tous.
Rosalie quitte tout. Elle devient l’une des prisonnières les plus jeunes de son nouveau monde. Du haut de ses quinze ans, son futur semble bien sombre. Un milieu hostile l’accueille. Le plus fort survit. J’ai été happée par ce côté intrigant, brut. Allez savoir pourquoi, j’ai pensé à Doubt et à Cube ou encore Le Labyrinthe. Un petit groupe réunit qui doit cohabiter par la force des choses pour faire pénitence.
Rosalie se sent coupable de son acte. Elle le regrette. Elle cogite. Tous ses compatriotes enfermés avec elle, ne sont pas coupables. Certains sont des victimes. Comment démêler le vrai du faux? Comment vivre dans un endroit peu enclin à vous donner votre chance? Les dangers sont multiples. Ils guettent leurs proies.
Les condamnés à la peine de mort n’ont pas vraiment de choix possible pour survivre. Si la nature ne les tue pas, les autres le feront ou les radiations de la centrale nucléaire. L’espoir est maigre de sortir vivant de cette prison. La captivité est monstrueuse. Rien n’est épargné.
Je suis partagée. Les idées sont bonnes. Elles ont su éveillé ma curiosité. Piqué mon envie de savoir où tout cela mènera. Mais le rendu est étrange. Je n’arrive pas à coller le doigt sur ce qui m’a manqué. J’ai l’impression d’être restée en surface. Sophie Dabat aborde des thèmes forts comme l’homophobie, la discrimination, les condamnations abusives. Seulement, je n’ai pas totalement accroché avec la forme ni les tournures ou l’évolution de la trame. Je le regrette. Car j’ai apprécié les liens qui se tissent avec Vassily, Luybo, Gail ou Dmitri.
Waste experiment s’avère original, fascinant dans un sens, intrigant et déroutant. Des âmes deviennent guerrières face à un terrain ténébreux et cruel. La loi du plus fort et les alliances improbables naissent dans des circonstances particulières. Sophie Dabat propose un récit qui sort de l’ordinaire. Un monde toxique se dévoile. Attention aux effets secondaires.
Ma note:
7/10
Un autre avis par ici.
Informations:
Auteure: Sophie Dabat
480 pages
Editeur : Hachette Romans
Date de parution: 12 juin 2019
Collection : Hors-séries
Prix: 18 euros
Disponible en numérique: oui