Critique: Victoire-Divine, tome 1: La loi du collège- Edith Kabuya
L’idée d’une adolescente rebelle me séduisait. Comme la couverture pleine de peps, j’étais curieuse de découvrir Victoire-Divine. Je me suis lancée. Ai-je succombé? Réponse après le résumé.
Synopsis:
Victoire-Divine Kembonayawhé a 14 ans, toutes ses dents et de la répartie pour cent ! Élève douée, elle a obtenu une bourse pour fréquenter le pensionnat le plus huppé de la région. Mais son collège n’a rien d’ordinaire : les élèves y sont rois ! Chaque année, les plus populaires désignent le souffre-douleur qui subira le mépris et les moqueries de tous. Victoire-Divine ne se gêne pas pour dénoncer cette tradition épouvantable, si bien que, cette fois, c’est elle qui devient l’Intouchable… Contrairement à tous les précédents élus, elle n’a pas l’intention de se laisser faire sans se battre. Une seule solution s’impose : déclarer la guerre et renverser la loi du collège.
Mon avis:
Victoire-Divine possède un côté arrogant assez fascinant. Du haut de ses quatorze ans, elle a une répartie que je lui ai envié. Elle ne mâche pas ses mots. La jeune adolescente est brillante. Son entrée dans l’un des plus prestigieux établissement entraîne des conséquences inattendues.
Car la personnalité de l’héroïne n’est pas de rester invisible, de se taire, d’encaisser sans rien faire. Et dans sa nouvelle école, les populaires choisissent un souffre-douleur. Ils ont décidé que cette année, VD était la parfaite victime. Sauf que… la jeune fille, seule élève de couleur de l’établissement ne l’entend pas de cette oreille. Elle refuse d’être une persécutée.
L’adolescente plonge dans son quotidien. Elle déclare la guerre aux harceleurs. Sa réaction face aux actes de certains camarades pousse au respect. Seule ou presque face aux autres, la tête jamais baissée, elle encaisse et rend les coups.
Victoire-Divine s’adresse à un public qui subit les affres des règles du collège. Les personnes qui sortent de l’ordinaire pour une raison ou une autre comme leur ethnie, leur classe sociale, sont les parfaites victimes pour être harcelée par la masse bien pensant. Edith Kabuya le démontre à la perfection. Ses mots sont justes, réalistes, comme les circonstances. La jeune héroïne d’origine congolaise se démarque. Elle prend conscience au fil des pages son identité, de ses origines.
Victoire-Divine aide un jour une camarade. Son geste la classe en Intouchable. Elle sera le jouet d’intimidation par tout un groupe du collège ND7D. Le coeur se serre face aux événements, aux moyens employés. Le harcèlement s’étale brut, sans fards par les actes et les mots. Les larmes coulent. La rage gronde. Même les professeurs montrent un visage peu rassurant, raciste. La colère de VD enfle. La nôtre aussi.
Victoire-Divine n’est pas épargnée. Malgré toutes les épreuves, elle conserve une force, une intelligence, une pointe d’humour qui marquent. Son personnage est un pur bonheur, agréable, passionné. Je me suis retrouvée avec un énorme sourire en lisant ses échanges ou les surnoms hilarants qu’elle donne aux autres. La relation douce-amère avec sa mère m’a fait penser à ceux que j’ai avec mes propres enfants. Les liens sont à la fois tendres, cocasses et décalés parfois, mais pleins d’amour. Le soutien sans faille est là, il ne craque jamais.
En bref, Victoire-Divine la loi du collège aborde le harcèlement et le racisme avec brio. Edith Kabuya offre une lecture pleine d’émotions. Les victimes prennent les gants. Le ton se pare de mille nuances. Le tome se termine sur une fin qui donne envie de plonger dans la suite des aventures de VD et ses amis.
Ma note:
8+/10
Informations:
- Auteure: Edith Kabuya
- Illustrations: Margaux Saltel
- 272 pages
- Editeur : Hachette Romans
- Date de parution: 11 septembre 2019
- Collection : Hors-séries
- Prix: 13,90 euros
- Disponible en numérique: oui