Critique roman: Pour le pire d’ E.G Scott
L’accroche de comparaison avec Gone Girl a titillé ma curiosité. J’étais intriguée par l’histoire qui se cachait derrière un titre si funeste. Pour le pire d’E.G Scott s’avère une lecture sombre, immorale, surprenante et addictive. Elle emporte dans un sillage haletant jusqu’à la dernière ligne.
Synopsis:
Le couple que forment Paul et Rebecca ne reposerait-il que sur des illusions ? Lorsque deux policiers sonnent à leur porte un matin, à la recherche d’une femme disparue, Rebecca est loin de se douter que ce sera l’événement le moins dramatique de sa journée. Car son mari cache quelque chose. Et plus elle creuse, pire semble être l’objectif de celui qui partage sa vie depuis vingt ans. Alors que les mensonges de Paul se multiplient, confiance et fidélité semblent ne plus être que de lointains souvenirs et sa femme sombre dans la paranoïa. Progressivement, le couple se retrouve piégé dans une spirale infernale… au risque de tout détruire.
Editions Pygmalion
Mon avis:
Dès les premières lignes de Pour le Pire, le souffle se retient. Quelque chose se dégage tenaillant le coeur, un point s’immisce noir et cruel pour grandir. Quelque chose cloche mais quoi? Impossible au début de mettre le doigt sur ce qui bloque.
Chapitre après chapitre, le couple formé par Rebecca et son mari Paul se dévoile. Des soucis financiers et professionnels les ont fait s’éloigner l’un de l’autre. Les morceaux du passé permettent de saisir une partie lié au présent. Un voile semble se lever. Les secrets donnent un côté mystérieux. L’histoire prend aux tripes. Elle passionne. Les pages se tournent avec délice. L’esprit guette les indices.
Les disparitions bouleversent le quotidien de Rebecca et Paul. Les horreurs, les addictions, les douleurs des années passées s’égrainent. Des erreurs ont été commises. Elles ont fait de ce qu’ils sont aujourd’hui les deux héros. E.G Scott place à merveilles le dédale de son raisonnement. Le labyrinthe pousse à s’interroger sur les choix et les actes de Rebecca et Paul. Rien ne permet de deviner la vérité.
La reconstruction n’est pas aisée. Le rythme entraîne dans une spirale fluide, dynamique, pleine de je ne sais quoi qui pique encore plus la curiosité. Un jeu de mensonges s’installe. Les pensées s’entrechoquent. Les réflexions se secouent.
L’intrigue est brillamment menée. Elle captive tout le long du récit. Rebecca est fascinante. A travers cette femme, j’ai découvert tout un pan sur les addictions. L’héroïne consomme un nombre incroyable d’analgésiques, anti-dépresseurs, hypnotiques, anxiolytiques, neuroleptiques, psychotropes… pour oublier? pour avancer? Le cocktail a ses effets particuliers sur sa raison, son attitude.
En bref, un ballet policier étonnant se dessine au fil des pages. E.G. Scott (deux écrivains Elizabeth Keenan et Greg Wands) trace une histoire surprenante, glaciale, percutante. Le suspense s’avère noir, brutal. L’ambiance très sombre se savoure étrangement à merveilles. Elle se comprend une fois toutes les pièces imbriquées.
Ma note:
9/10
Informations:
- Titre original : Woman inside (2019)
- Auteur: E.G. Scott
- Traduit par Arnaud Mousnier-Lompré |
- 451 pages
- Date de parution: Février 2020
- Disponible en numérique et en papier