Critique roman: Les oiseaux de passage de Betsy Carter
L’idée d’une plongée dans les années 30 me séduisait. Betsy Carter offre de plonger à la rencontre d’immigrants. L’accroche avec Brooklyn de Colm Toibin a fini par me convaincre de lire Les oiseaux de passage. Ai-je succombé? Réponse après le résumé.
Synopsis:
À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Egon Schneider, un jeune médecin juif amoureux des animaux, fuit l’Allemagne et débarque à New York. Dérouté par le rythme de Manhattan, il ne trouve de réconfort qu’auprès de son groupe d’amis immigrés. Parmi eux se trouvent Meyer Leavitt, un auteur cynique et populaire, ainsi que la belle et fougueuse Catrina Harty qui partage la même passion qu’Egon pour les animaux. Lorsque leur communauté est confrontée à une menace funeste, ils unissent leurs forces pour que leurs espoirs deviennent réalité dans ce Nouveau Monde où chaque lendemain est synonyme d’un nouveau combat à mener pour trouver sa place.
Mon avis:
Les mots se font messagers, intimes, étonnants. L’auteure explore les expériences d’un groupe de réfugiés juifs allemands vivants dans les années 1930 à New York, sans oublier les immigrants irlandais. Le regard se voile d’un sentiment poignant. Betsy Carter semble poser une part de sa propre histoire familiale dans son roman.
Les oiseaux de passage se découpe en trois parties. Elles prennent leur temps pour poser l’histoire de la famille du protagoniste Egon Schneider. Le voyage invite à promener ses valises dès 1890 aux côtés de l’entourage du jeune médecin. Les émotions sont là, touchantes, délicieuses. Le parcours des immigrants pour fuir leur pays pour un autre avec l’espoir d’une vie meilleure fait réfléchir.
Tout commence en 1890, avec la romance entre l’illustratrice Elisabeth Arnstein et le naturaliste Rudolph Schneider, tous deux juifs laïcs, les parents d’Egon. Le destin tisse sa toile. Les difficultés se dévoilent. Les conséquences des conflits se pointent du doigt, sans fard. Carter place toutes les ramifications avec talent. La nouvelle vie désirée à l’étranger pour fuir la pauvreté, les affres de la guerre remue le coeur.
En parallèle, l’auteure écrit les origines familiaux de Catrina Harty, fille d’immigrants irlandais. Elle lie les deux destinées d’enfants d’immigrés. Le roman devient l’écrin de la croisée des mondes de Catrina et Egon. Leur rencontre au comptoir d’épicerie où Egon travaille, bouleverse leur avenir. Ils tombent amoureux.
Egon et Catrina sont de deux mondes différents. Lui juif allemand réfugié dans un pays où son diplome ne sert à rien, elle catholique irlandaise, sont unis par un amour pour les animaux. Dans leur aventure, un personnage les accompagne. Meyer Leavitt est irrévérencieux, franc comme pas permis, il est loyal. C’est un ovni passionnant.
En bref, j’ai appréciée de découvrir les difficultés, les changements de vie, les espoirs brisés, les petits bonheur des immigrants dans un pays étranger. Egon, Cat, Meyer entraînent dans un récit en montagne russe. Les oppressions fuies se transforment en d’autres. Betsy Carter signe un récit riche, émouvant, intense et complexe. Elle aborde la résilience de ses personnages avec une force fascinante.
Ma note:
8/10
Informations:
Titre original : We Were Strangers Once (2017)
Auteure: Betsy Carter
Sortie le 10 avril 2019 chez Milady
Collection Milady Historique