Critique roman: Le jour où maman m’a présenté Shakespeare de Julien Aranda
Julien Aranda m’était inconnu avant de plonger dans Le jour où maman m’a présenté Shakespeare.Je suis partie à la rencontre d’un récit poétique, enfantin avec une belle dose d’humour et de rêves. Un récit étonnant qui permet de plonger aux côtés d’un héros d’une dizaine d’années. Je me suis retrouvée face à un conte rafraichissant. Vous devinez que j’ai aimé. Mais pourquoi? Réponse après le résumé.
☙Synopsis:☙
Quand on a 10 ans, une mère amoureuse de Shakespeare mais pas de papa, et que l’on s’attend à voir débarquer les huissiers d’un jour à l’autre, la vie n’est pas simple. Elle, comédienne de théâtre passionnée, fascine son fils qui découvre le monde et ses paradoxes avec toute la poésie de l’enfance. Avec leur voisine Sabrina, caissière de son état, et les comédiens Max, Lulu et Rita, ils forment une famille de cœur, aussi prompte à se fâcher qu’à se réconcilier. Mais, un jour, la réalité des choses rattrape la joyeuse équipe. Et le petit garçon est séparé de sa mère. Comment, dès lors, avancer vers ses rêves ? En comprenant que, peut-être, l’essentiel n’est pas l’objectif, mais le chemin parcouru … Sur fond de crise des subprimes, Julien Aranda nous raconte la trajectoire enchantée d’une troupe de théâtre inoubliable.
Le ton pourrait paraître surprenant, trop maladroit avec la langue française. A mes yeux, ils se portent à la hauteur de son héros. Il s’adapte à son narrateur. L’enfant de cinq ans entraîne dans son quotidien avec une mère actrice inconnue, fan de théâtre. Les notes se teintent de cette innocence, de cette magie digne de son âge. Une insouciance fraîche, douce et charmante s’installe au fil des pages. Le regard se veut tendre et poétique.
Le monde est en contraste avec cette impression enfantine. Il bouge, il change comme un être humain mais avec des nuances plus dures, plus sombres. Les mots se parent d’un trait caustique et plus complexe qu’il n’y paraît en apparence. Je me suis attachée aux personnages. Je les ai tous trouvé touchants à leur manière comme la comédienne et son fils, puis le metteur en scène. La passion se dessine avec humour, tendresse et critique. Elle pousse à s’accrocher.
Julien Aranda porte un oeil critique sur la société contemporaine et la réalité du monde du travail. Il pose des propos justes, réfléchis remplis de répliques drôles et de poésie. L’interrogation sur quel métier est le plus important se dresse en filigrane, le profit primant sur ses envies. Comme l’importance des rêves d’enfant, de la maltraitance à l’école ou la peur du temps qui passe. L’esprit part sur des routes pleines de surprises.
Le jour où maman m’a présenté Shakespeare cache derrière un langage simple, un fond plus compliqué. Le point de vue de l’enfant permet d’apporter une touche fraîche, poétique, hilarante et pleine d’espoir sur ce monde d’adultes, assez fort pour éliminer les nuances et se concentrer sur les zones grises ou noires de la vie. A lire si vous cherchez une lecture détente avec une pointe de philosophie et d’émotions.
☙Ma note:☙
?8+/10?
☙Informations:☙
Auteur: Julien Aranda
224 pages
Editions Eyrolles
Date de parution: 17 mai 2018
Collection : Romans Eyrolles
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