Critique roman: Le choix d’une mère de Sinéad Moriarty
Le choix d’une mère a brisé mon coeur en mille petits morceaux pour le recoller. Sinéad Moriarty a su coucher sur le papier une histoire émouvante, mêlant mille émotions dans un entrelacs délicat, touchant qui a su faire mouche et marqué son empreinte.
☙Synopsis:☙
Après un divorce pénible qui a abouti à l’éclatement de sa famille, Kate remonte peu à peu la pente. Mais lorsque l’on diagnostique un cancer à Jess, sa fille de douze ans, c’est, pour elle, l’épreuve ultime. Entre son fils de dix-huit ans qui nourrit un ressentiment profond pour son père, son fils de sept ans désorienté et son ex-mari démissionnaire, Kate ignore comment gérer la situation. À présent, elle doit aussi apprendre à oublier ses propres peurs et son chagrin, et penser avant tout à ses enfants et, tout particulièrement, à Jess. Et si se préoccuper de leur bien-être à tous signifiait commettre l’impensable ?
☙Mon avis:☙
Kate a vu son monde éclaté sous ses yeux. Son mari Nick, l’a quittée ses enfants et elle pour une femme plus jeune, une nouvelle vie, une nouvelle paternité. Presque sans un regard sur son ancien amour et leur progéniture. Comme s’il avait tourné la page ou jeté une vieille paire de chaussettes. Comment en sortir indemne aussi bien en tant que femme, mère qu’en tant que fils ou fille?Difficile de reprendre son quotidien, de récréer des liens, de se tisser une nouvelle toile, de repartir à zéro. Il existe des maux qui ne s’effacent pas. Surtout une chute qui vous emporte votre conjoint, votre maison familiale et bien de multiples petites choses. Il reste l’amour de ses enfants. Impossible de ne pas s’adapter pour eux, de ne pas relever la tête même si les miettes de la relation ont laissé un goût amer.
Le pire est à venir. J’en ai mal de le dire… Car oui, il y a pire que se reconstruire après une séparation. Il y a pire q’une famille brisée par des parents qui se séparent. Jessica, du haut de ses douze ans, voit son univers explosé avec le diagnostic de sa maladie. Une leucémie. Mon coeur a vrillé. Mon coeur a imaginé mon enfant atteint. Mon coeur a voulu aller consoler aussi bien Kate que Jess. Mon coeur a voulu les serrer, les soutenir, les aimer. Je n’ose imaginer la douleur des deux. Je n’ose imaginer l’âme et la réaction devant la réalisation d’une des pires craintes d’un parent: voir son enfant atteint d’un mal dont on ne peut pas le soigner sans le voir sombrer… La maladie est abordée avec délicatesse. Elle frappe. Elle fait souffrir. Elle emporte dans un tourbillon. Le cancer se déploie avec toute la douleur, les doutes, les pleurs, les traitements, les choix qu’il entraîne.
Jess est déchirée entre ses deux parents. Sa détresse, sa compassion juvénile, son coeur, son caractère, tout m’a éblouie. Elle est juste magnifique. Elle possède cette magie de l’enfance. Cette envie de faire le lien entre les deux morceaux de son coeur m’a retournée. Au fil de l’avancée de sa maladie, les forces l’abandonnent. J’ai eu envie de lui dire de penser à elle. Face à son état, chaque membre de la famille réagit à sa manière. C’est l’un des points très forts du roman, Sinéad Moriarty pose un regard sur le malade mais aussi sur son entourage et les conséquences du cancer sur eux, sur leur échanges, sur les liens. Nous avons tous notre façon de gérer les drames, de ne pas nous noyer, de garder l’espoir. Et Luke, Bobby ou Kate en sont un merveilleux exemple. J’ai détesté profondément Nick, arrogant, froid. J’ai souri devant leur désir de poser à plat leur différences, leur point de vue opposés pour tenter de faire face au cancer de Jessica. Elle est leur priorité, leur monde, leur lueur.
Sinéad Moriarty amène doucement mais sûrement le lecteur dans les pensées de Kate. La tristesse indescriptible se pose. La situation dramatique, inimaginable se dévoile. Un parent face à la maladie de son enfant. Devoir mettre de côté ses sentiments pour avancer, pour lutter, pour soutenir sa fille est brillamment mis en mot. J’ai aimé l’ancre que forme la petite Jess, tentant de garder à flot ceux qu’elle aime peu importe le prix, peu importe sa fatigue. Le récit se dote d’une tendresse et d’une dose d’humour qui se côtoie habillement. L’obscurité du cancer se nuance de moments lumineux, de rires, de sourires. Les larmes ne sont jamais loin. Toutes les facettes se dévoilent. Personne n’est oublié. Jessica et sa maladie sont là. Ils ne s’oublient pas. L’innocence de l’enfance se retrouve bouleverser, chambouler par l’une des pires choses qui peut se produire.
En bref, Le choix d’une mère m’a émue. Littéralement. C’est une petite bombe intense. J’ai eu une boule d’émotions. Kate m’a fait réfléchir. Et les mots de Sinéad Moriarty se parent d’un cocktail étonnant, parfois brut, parfois drôle. J’ai aimé suivre l’héroïne et ses trois enfants. J’ai eu des pincements, de très nombreux, des pleurs et de nombreux sourires teintés de mille émotions. Peut-être est-ce le côté maman, la maladie d’un enfant, la détresse, la manière de poser la trame, je ne sais pas, je me suis laissée emporter par le combat de cette mère délaissée par son mari infidèle. Je crois que quelque part, j’ai du mal à poser mes ressentis car j’ai du mal à imaginer l’inimaginable, cette douleur de voir son petit, son enfant atteint d’un cancer… Et j’ai compris les routes prises. Partez à la découverte de Jess, partez la voir, petite merveille, petite étoile.
☙Ma note:☙
?8,5/10?
☙Informations:☙
Titre original : The Good Mother (2017)
Auteure: Sinéad Moriarty
480 pages
Editeur : Milady
Date de parution: 17 janvier 2018
Collection : Milady Romans
Illustrateur : Fabrice BORIO
Traducteur : Agnès JAUBERT
J’ai eu les larmes aux yeux en lisant ta chronique et j’ai très envie de lire le roman même si, du coup, je sais que je vais pleurer comme pas possible !
Rhaaa merci. Je suis touchée. J’ai eu du mal à rédiger ma chronique. Il est à lire même si voilà il est riche en émotions.