[Avis][Film] Calvary de John Michael McDonagh

Certains films me scotchent d’entrée. Calvary en fait partie. Mon coeur a fait un bond atroce dans ma poitrine dès les premières répliques.

Synopsis:
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
La vie du père James est brusquement bouleversée par la confession d’un mystérieux membre de sa paroisse, qui menace de le tuer. Alors qu’il s’efforce de continuer à s’occuper de sa fille et d’aider ses paroissiens à résoudre leurs problèmes, le prêtre sent l’étau se refermer inexorablement sur lui, sans savoir s’il aura le courage d’affronter le calvaire très personnel qui l’attend…

Calvary - Affiche
Mon avis:

Calvary dépeint avec une beauté magistrale, brute, l’Irlande moderne, la place de la religion dans la société d’aujourd’hui avec les innombrables affaires d’abus sexuels. Dès la première phrase, le froid s’installe. Un froid pénétrant, glaçant jusqu’à la moelle. Comme un énoncé clair, succinct de ce qui découle de cette annonce brute sans enrobage. Le prêtre James entend en confession son futur assassin. La première accroche dans le confessionnal choque et instaure dès le début la note sombre du film. La victime d’un religieux pédophile vient expliquer les faits et pourquoi pour contrebalancer elle souhaite la mort d’un homme de bien. Gros blanc…

Je me suis retrouvée piégée, j’ai cherché qui était le meurtrier sans penser au coupable. J’ai été pris aux tripes. A aucun moment, l’intrigue dévoile qui est la confident. La descente aux enfers du père James pose tout un tas de question: sur la religion, les abus sexuels, la protection de l’église, le pardon, sur les tensions existantes qui grandissent au fil des jours. En une semaine, le père James Lavelle entraîne dans son sillage tout un panel d’émotions. Veuf, parent d’une femme (sublime rousse Kelly Reilly, les bras tailladés, le coeur brisé), les facettes sont dépeintes à travers ses regards: déni, colère, doute, dépression et acceptation… Ses sentiments nous frôlent, nous remuent. Les éléments naturels semblent accompagner les émotions.

Les décors sont splendides. Les personnages déroutent. Le calvaire du prêtre entraîne dans une enquête policière surprenante. L’humour pince sans rire apporte une touche surprenante. Délicieusement noire. L’île accentue les peurs, les solitudes, les dérives de chacun des protagonistes d’une façon étrange, envoûtante. Le cynisme et l’indifférence se posent avec moultes fracas. Dure, réaliste, Calvary m’a bluffée du début à la fin.

John Michael McDonagh signe avec Calvary une œuvre forte, sur un sujet délicat, l’humour noir se pose apportant une touche décalée à l’ensemble. La fin se devine dès les premiers plans. Elle semble logique et pourtant totalement révoltante. Brendan Gleeson incarne un prêtre plus vrai que nature, la soutane lui sied à merveille. Le malaise ne quitte jamais l’esprit. Il s’installe en profondeur, pour ne plus quitter le spectateur même après le générique. Pesant. Emouvant. Touchant. Sombre.

Ma note:
8/10

Informations:
Date de sortie: 26 novembre 2014
Durée: 1h45min
Distributeur: Twentieth Century Fox France
Réalisateur: John Michael McDonagh
Casting: Brendan Gleeson, Chris O’Dowd, Kelly Reilly.
Genre: Comédie dramatique , Policier
Nationalité Irlandais , britannique

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