Yossi vit seul sa trentaine à Tel Aviv. Il assume mal sa sexualité et trouve dans son métier de cardiologue une échappatoire à ses déboires amoureux. Lors d’un voyage dans le sud du pays, il rencontre un groupe de jeunes militaires et, parmi eux, un jeune homme qui lui fait retrouver le goût de vivre.
10 ans après Yossi et Jagger, Eytan Fox offre une suite maitrisée. C’était la première oeuvre que je voyais du réalisteur. Je suis littéralement tombée sous le charme. Je me suis sentie embarquée dans la vie du personnage principal Yossi, je me suis attachée à lui. L’intrigue qui se poursuit plusieurs années après les premières aventures du héros ne m’ont pas bloquée, loin de là, elle m’a donnée envie de découvrir plus l’univers de l’homme campé par Ohad Knoller. Un homme qui refuse d’aimer, qui s’empêche d’avancer et de faire son deuil. J’ai été transportée par l’histoire d’amour. Ma part guimauve a fondu comme neige au soleil. J’ai aimé le duo Yossi et Tom (Oz Zehavi). L’Amour avec un grand A, l’amour qui vous transporte, vous rend heureux: Yossi le dépeint à la perfection.
Leurs différences et leurs caractères propres les rendent attendrissants. Yossi cache presque son homosexualité, a honte de son corps. La tristesse l’a enfermé dans un semblant de vie morose, il a pris du poids. (même si franchement Ohad possède un charme que je ne serai expliqué). Tom à l’opposé, est un paradoxe, beau gosse, mais sa beauté se situe au delà de l’apparence comme chacun des êtres qui peuplent le long métrage. Tom assume sa sexualité, l’armée est au courant, il ne le nie pas en public, seulement sa famille ne le sait pas, il ne leur a rien dit. Il se cache dans un sens. Tom et Yossi sont deux êtres blessés à leur manière, l’un le cache mieux que l’autre, ils cherchent tous deux l’amour. Tom vit dans un milieu macho. Son attitude montre l’évolution des moeurs en Israël. Le regard des autres s’avère dur face à l’homosexualité. J’ai une scène en particulier, que j’ai trouvé difficile psychologiquement avec une rencontre du passé et un aveu. J’ai eu les larmes aux yeux. J’ai vibré tout le long.
Le musique de Kerenn Ann bouleverse les sens. Elle est sublime, douce, nostalgique, romantique. Les sentiments contenus dans les notes parlent plus que bien des longs discours. Ils sont émouvants, tout en retenues, magnifiques, permettant à des scènes comme celle du bar de craquer. Yossi, change et évolue aux contacts de Tom. Les modifications se réalisent doucement, les larmes, les boules d’émotions les escortent. Les vieux tubes prêtent à sourire, le décalage des générations. La photographie rend lumineuse les papillons qui naissent entre Yossi et Tom. L’humour, les petites pointes des premiers émois, se parent d’un joli manteau romantique.
La fin est splendide à mes yeux. J’aime cette vision d’ouverture, cette impression de tourner la page. Pour aller vers l’autre, il faut croire en soi, réussir à repartir à zéro et ouvrir son coeur demande du courage. Les deux héros principaux Yossi et Tom captivent, captent la lumière et toute l’émotion qu’ils véhiculent m’ont touchés en plein coeur. L’Amour entre deux personnes, peu importe leur sexe, est posée dans Yossi avec talent. Mon coeur a été séduit. Yossi est mon premier coup de coeur de l’année 2013. Si elle se poursuit sur cette route, je l’espère belle, belle, belle et radieuse. Yossi de Eytan Fox a été une excellente surprise. J’ai pu voir une oeuvre maîtrisée, surprenante.
Note: 9/10
3 Moop raisons de voir Yossi:
- Les deux personnages principaux dans un voyage amoureux qui boulversera leur vie: Yossi et Tom
- L’esthétisme maîtrisé de Eytan Fox
- La bande originale avec les chansons de Kerenn Ann
Sortie: 2 janvier 2013/ Distributeur: / Genre: Drame, Romance
Plus d’informations (sources Allociné)
Eytan Fox relate à travers Yossi la difficulté d’assumer l’homosexualité au sein de l’armée israélienne. Il résume ainsi son film : « Il n’est jamais trop tard pour commencer une vie. Il faut d’abord comprendre ce que vous avez besoin de changer, puis faire preuve de courage et travailler à vous aimer vous-même. »