Synopsis:
Un rocker trop sentimental, une jeune femme indécise, un vieux père fantasque. Dans la petite ville de Tonnerre, les joies de l’amour ne durent qu’un temps. Une disparition aussi soudaine qu’inexpliquée et voici que la passion cède place à l’obsession.
Tonnerre repose sur un casting exceptionnel. Vincent Macaigne est surprenant. Il est parfait dans son rôle mi-dérangeant mi-attachant. Au delà des apparences, j’aime beaucoup le timbre de sa voix. Le ton est chaleureux, tendre, agréable et chantant. Il serait parfait en narrateur pour film d’animation. Je le précise pour ceux qui vont pervertir ma pensée. J’adore sa bouille. N’allez pas chercher à comprendre, pour moi il a de la gueule. Le comédien campe merveilleusement ce rockeur perdu. La psychologie du personnage principal percute en douceur le coeur. Les sentiments exacerbés, son amour pour une jeune fille (jouée brillamment par Solène Rigot) arrive si vite si intensément qu’il frappe par sa brutalité et sa descente inéluctable. Car la fin de la romance se devine rapidement. D’ailleurs, l’attitude de Maxime est un peu poil obsessionnelle, limite perverse et proche du harcèlement par moments.
J’ai eu plaisir à retrouver Bernard Menez. J’ai pris plusieurs années en moins d’un coup et une grosse bouffée de nostalgie dans les dents. L’acteur est dans un registre décalé de ce que j’ai pu connaître de ses films des années 70. Il possède le charme inclassable des stars d’autrefois, il donne à la vieillesse un visage tendre tout en laissant apercevoir la sagesse du poids de l’expérience et des jours passés. Dans la peau du père, il apporte une touche comique, sage, étonnante. L’entendre déclamer des vers de Musset à son chien a fait naitre une énorme sourire sur mon visage. Il possède aussi cette impression de sérénité, de recul que n’a pas son fils. Face à ce duo père/fils, Solène Rigot a illuminé le film de chacune de ses apparitions. Sa fragilité touche, elle transperce, elle a captivé mon attention tout le long. Son indécision, sa jeunesse, a presque éclipser le héros à mes yeux. Je me suis prise d’affection pour elle.
Tonnerre a cependant des faiblesses pour m’accrocher totalement. Le polar en fond déroute. Malgré tout, le charme du petit village, de la photographie, des acteurs a su trouver grâce à mes yeux. Etrangement, le sentiment dérangeant de la relation Macaigne/Rigot ne m’a pas quitté tout le long du film. J’ai quitté la salle avec une pointe d’amertume, de sentiments décalés, entre deux chaises. Tonnerre a des qualités, il m’a séduite tout en m’éloignant, j’avoue que c’est très bizarre comme sensation.
Note:
6/10
Informations:
Sortie: 29 janvier 2014 / Distributeur: / Genre:
Casting: Vincent Macaigne, Solène Rigot, Bernard Ménez