Synopsis :
Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit.
L’arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l’oubli. Peppy Miller, jeune
figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l’histoire de
leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l’orgueil et l’argent peuvent être autant
d’obstacles à leur histoire d’amour.
En 2011, nous avons un film muet et noir & blanc qui ne sort sur nos écrans et cela grâce à Thomas L. et ouai rien que ça ! Sur une idée folle et (un peu) opportuniste de Michel Hazanavicius le réalisateur des deux OSS 117. Oui parce qu’à l’époque de la 3D, de production type Astérix et Obélix et les jeux Olympiques ou même de Shark 3D, degré 0 du cinéma, produire et sortir une histoire qui rend hommage au cinéma muet d’antan peut paraître paradoxal voire carrément casse gueule, non !?
Et bien la réponse est : pas tout à fait …
Michel Hazanavicius a un amour fou du cinéma, cela pouvait aisément ce voir dans OSS 117 qui respectait complètement la photographie propre cinéma des années 60. De la même manière, bien que parodique, ces deux épisodes sont des petites perles de mises en scènes et un humour ravageur pour peut qu’on soit réceptif (oui parce que sinon). Mais ne parlons pas plus des OSS, voici The Artist !
Quelle idée étrange de sortir un film muet sachant que le parlant existe depuis 1927, comme si le réal voulait faire un pied de nez à la production actuelle. L’histoire est totalement au service du support puisque le sujet principal du film est l’arrivée du parlant dans l’industrie Hollywoodienne et le déclin d’une Star ne désirant pas s’adapter à la modernité. Ce sujet a déjà été traité au cinéma dans la comédie musicale «Chantons sous la pluie » mais jamais sous cette manière, ce qui est le plus intéressant dans ce projet atypique. Pourtant « parler du parlant » dans un film respectant scrupuleusement les codes du cinéma muet (je rappelle qu’on y parle pas) me paraissait au départ étrange et assez difficile à mettre en scène et là encore il réussit à merveille à marier les genres. Il n’a pas eu un souhait de réalisme méticuleux puisque c’est clairement une vision fantasmée de l’époque, ce qui est en adéquation totale avec le sujet. De cette mise en scène jusqu’au cadrage reprenant le 1.33 mm, tout est fait pour nous plonger dans cette période d’âge d’or Hollywoodien. Les acteurs, Jean Dujardin et John Goodman en tête sur-jouent parfaitement et sont parfait dans leurs rôles respectifs d’acteur naïf et producteur opportuniste. Bérénice Bejo est étonnante, craquante et je n’en attendais rien de spécial, c’est elle qui m’a au final le plus ému.
Le film n’est pourtant pas parfait, un peu long par moment, Dujardin étant totalement investi et ça se sent mais quelque fois je trouve que son jeu est peut-être trop dans l’attitude, tout cela est logique pour un film muet mais en 2011(malheureusement) on a quelque fois un peu du mal avec ce type de jeu et on sort du film, je ne sais pas si je suis un mauvais spectateur, trop habitué au confort et la facilité d’accessibilité du parlant ou si ce film devient lui-même un trop, objet de son propre sujet, ce qui génère une distance. Quoi qu’il en soit certaines scènes sont justes magiques et POUR une fois on a réellement l’impression d’assister à du cinéma justement et pas de la bouillie non comestible. Alors sincèrement, il faut le voir, ce n’est pas tous jours qu’on revoit du muet au ciné et au moins dites-vous que Justin Beiber n’a pas pu faire la BO.
Aterraki
Merci Allocine pour la projection Club 300.