Peter Parker est l’une des premières lectures de mes tendres années. Je me souviens encore du premier comics que j’ai dévoré avec lui un Strange. Je suis un peu comme un enfant à l’annonce d’un film sur le super-héros. Je passerai sur les 3 volets avec Tobey Maguire dans la peau de l’homme araignée. Pour The Amazing Spiderman, je cède la place à une plume que j’aime énormément: aka Deadpool Chandleyr. Et tout le mal que je lui souhaite est un jour d’avoir son nom sur la première de couverture d’un futur prix littéraire. J’aime sa vision du film et ses yeux d’enfants passionnés. Puis comme nous partageons le même avis similaire sur les oeuvres de Sam Raimi, et que dans le fond, mon petit coeur de fan, il a un je ne sais quoi de pas objectif, ça tombe bien. Et oui, messieurs les détracteurs, tout le monde n’encense pas le travail de Raimi. C’est un plaisir d’avoir ses mots ici. Merciiii. Vous le sentez le petit côté excité par Andrew Garfield en Parker? non?
La trilogie de Sam Raimi étant encore fraiche dans les esprits, l’idée même d’adapter à nouveau les aventures de Peter Parker au cinéma semblait pour beaucoup une très mauvaise idée. A quoi bon refaire aussitôt un film qui n’en avait pas forcément besoin ? La question avait le mérite d’être posée et en quelque sorte je faisais partie de ceux lui trouvant des justifications implacables. Puis est arrivé le moment où les premières images ont réussi à atteindre les écrans du web près de chez moi. Interrogation, stupeur, s’ajoute à cela le casting que je trouve sympathique et voilà que mon point de vue de départ chavire lentement vers le doute. Coup de grâce avec la diffusion d’un promo reel de dix minutes il y a quelques mois et voilà que de haterz du dimanche ne demandant qu’à être convaincu, je vacille vers le croyant. Je me disais que la route n’allait pas être simple et en bout de course ce reboot n’échappe pas à quelques problèmes, mais quitte à faire hurler dans les chaumières, je trouve le résultat final bien plus probant que la version de Sam Raimi quand on les place côte à côte en terme de blockbuster PG13 mode super héros.
La chose à garder en tête en voyant ce film et en repensant à la trilogie d’antan est l’approche et la vision des choses diamétralement différentes des deux réalisateurs. Raimi dans le domaine du blockbuster ( et ces tics s’effacent dès qu’il fait des dramas plus sérieux) à une fâcheuse tendance à ressembler à Tim Burton. Les deux sont des réalisateurs talentueux, mais on une formule et par paresse l’applique encore et encore dans toutes les grosses productions qu’on leur commande. Traitement très cartoon qui à force m’avait fait décrocher complètement des Spiderman de Raimi. Ces derniers n’existant qu’au travers de quelques séquences d’actions fugaces et mémorables, mais sans vraiment de lien entre ni de développement solide de personnages. Dans le domaine le 3e film reste un maître étalon. La version de Marc Webb quant à elle joue sur le passif du réalisateur et effectivement transforme en partie le film en rom com light sur fond de super héros, tout en posant les bases d’un univers à venir pour les suites. Oui Sony décalque sans vergogne le modèle Marvel avec les Avengers construisant de film en film un univers qui prendra forme et payera sur le long terme. J’ai envie de dire et alors ? Car cette fameuse histoire secrète s’imbrique avec celle du grand méchant de l’histoire : Norman Osborne. Pas question de l’expédier en enfer dès le 1er film comme Raimi, plutôt de l’en faire revenir…
Son ombre plane sur l’ensemble du film, de la première à la dernière image et rétrospectivement s’entrelacent intelligemment avec celle de Peter. Le film met en place des pions et enjeux pour la suite et l’aspect Rom Com qui pourra en rebuter plus d’un joue pour beaucoup dans la finalité du voyage ? Pourquoi ? Sans doute à cause d’un élément concernant Gwen Stacy que les fans de comics connaîtront bien. Ce fait qui n’est même pas esquissé ici ( il n’existe pas encore pourtant) trouve une première prémonition dans la promesse que l’un des personnages fait faire à Peter Parker…et un écho plus palpable dans la séquence post générique ou la menace future de Peter Parker sort de l’ombre…au sens propre comme figuré. Oui Ce spiderMan mis donc sur le long terme et l’aspect romance en devient donc un élément centrale dans la future et logique mutation du personnage. Cela a pour effet secondaire d’obliger le réalisateur à se démarquer en partie de l’original en expédiant dans le presque premier tiers du film les séquences clés tant attendues par rapport à l’historique du personnage. C’est le point le plus faible du film pour moi, car il fait effectivement passage obligé et l’on à l’impression que le réalisateur veut s’en débarrasser très vite. Mais cela paye, car une fois ces cases remplit, le film reprend du poil de la bête pour ne plus jamais redescendre, et ce, jusqu’à la fin. Aussi bien en termes de comédie que d’action ou même d’émotions en fin de course. Car là encore variation oblige et raccord parfait avec l’ambiance plus teen du film, le nouveau couple Garfield/Stone fonctionne beaucoup mieux que l’original et s’avère surtout nettement plus crédible dans cette case.
Andrew Garfield réussit à donner vie à un Spiderman/ Peter Parker beaucoup plus raccord avec mon idée du personnage. Savamment couillon et héroïque quand la raison le commande le personnage semble tout droit sortie d’une page de comics. Au travers du personnage de Curtis Connor le film évite de tomber dans les ornières du 2 méchants par films. Le personnage comme l’indique la fin…n’est pas là que pour un one shot et Rhys Ifans réussit à lui offrir une certaine dualité au final potentiellement passionnante pour la suite. Fou de science et prêt à tout pour en percer ses mystères Connor est un vrai faux monstre. Ifans joue correctement avec ces deux facettes jusqu’à faire tomber le personnage dans une schizophrénie palpable et inquiétante pour la suite. Ce amazing Spiderman au lieu de se concentrer sur les points trop attendus prend son temps pour développer le passé des personnages principaux et secondaires et imbriquer l’ensemble dans le schéma du grand tout qui se dessine à l’horizon. Donc oui pour voir ce film mieux vaut oublier celui de Raimi. La finalité n’est pas la même, variante sur une même histoire le film ne gène pas le souvenir de la trilogie de Raimi. Rebooter une saga de ce type n’est pas un mal, car sur le fond à défaut de la forme, Raimi n’avait plus rien à dire sur Spiderman et la catastrophe scénaristique et narrative du 3 à défaut de sa réalisation est là pour le prouver.
Le film pose les bases (très lentement du véritable drame fondateur de Peter Parker/ Spiderman) ce dernier se jouera entre trois personnages : le bouffon vert /Gwen Stacy et Peter Parker. Quoi que l’on en dise, quoique l’on en pense et quoique l’on espère tout est là et c’est sur ce point majeur que la saga diffère de Sam Raimi. Là où ce dernier avait pris la décision d’aller à l’encontre de cet « événement marquant » et de compacter l’histoire du bouffon vert dès le premier film pour ouvrir directement sur le reste de l’histoire avec son fils, le reboot voit plus large et comble les aspérités et portes laisser ouverte. Oui Marvel a déjà joué à ce jeu avant et Sony aurait tort de se priver. Plus fidèle à l’esprit de Peter Parker, moins goofy dans l’ensemble et plus drôle et tout aussi bon dans l’action, ce 1er volet des nouvelles aventures de Spiderman n’a pas à rougir de son acte de naissance. Ce reboot choisit une voie qui ne plaira pas forcément à tout le monde, celle d’être un blockbuster au final assez carré, pas forcément novateur c’est un fait, mais suffisamment carré pour laisser apercevoir une ligne directrice claire face à l’univers qu’il met en place. Dernier point non négligeable : la 3D. Je n’ai jamais été fan des versions 3D, mais force est de reconnaître que la copie 3D de ce Spiderman est une des plus belles que j’ai vues dernièrement dans les blockbusters portant cette étiquette. L’univers où évolue le héros s’en retrouve du coup magnifié et à aucun moment cette dernière n’attaque l’œil, elle le cajole au contraire. Cela devient suffisamment rare pour être mis en avant. Une très bonne surprise à beaucoup de niveaux au final.
© Sony Pictures Releasing France
Très bien écrit, j’en profite pour le mettre en lien sur l’article de mon pote Nico.
@Vance Chandleyr a de très bons coups de plume. Et je partage son avis. Il a tout bien dit.