Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous. Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires. Cinq années de grands foutoirs, de manifs musclées en émetteur pirate, de soirées de beuveries en amours contrariées… et ce fut ma parenthèse enchantée.
La projection à laquelle j’ai assisté était présentée par Michel Leclère et Félix Moati. Si je vous dis que parfois, je pars au cinéma en version kamikaze curieux, sans vraiment connaître tout du film que je vais voir, vous me croyez? J’ai lu le synopsis, le casting et vu l’affiche en dehors je ne connaissais rien de Télé Gaucho. J’ai beau détester les kinder surprise j’apprécie le concept aussi bien au cinéma qu’en littérature. J’aime découvrir une petite surprise sous l’emballage. Je me suis dit pourquoi pas, tentons l’expérience. Je suis sortie mitigée de le projection.
Le film de Michel Leclère est intéressant. Il possède son charme. Surtout dans son casting, les acteurs dont Félix Moati et Emmanuelle Béart sont superbes, sincères. Les deux m’ont littéralement envoutés. Surtout Moati, époustouflant, qui débarque avec son envie irrésistible de faire du cinéma à la capitale. Il est un petit ovni. Dommage que le scénario souffre de longueurs, il arrive à noyer le traitement. J’ai ri, j’ai apprécié mais le film me laisse un sentiment étrange comme Super star. Le fil spontané des dialogues, des réactions a du jouer sur mon ressentiment. La fraîcheur de Victor est indéniable, il est touchant, il captive l’attention. Par contre, Télé Gaucho rappelle une époque où la technologie ne mettait pas tout immédiatement en ligne, ne rendait pas tout accessible. C’est parodique, bourré d’humour et décalé.
Par contre, j’adore les jolis anachronismes pour les matériel puériculture. Plusieurs produits n’existaient pas en 1995, si vous êtes parents, je vous laisse jouer aux jeux des erreurs.
Note: 6/10
Sortie le 12 décembre 2012 (1h 52min) / Distributeur: UGC Distribution / Genre: Comédie
Avis plus positifs:
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Genèse
Entre 1995 et 2000, Michel Leclerc faisait partie d’une chaine de télévision associative, Télé Bocal. Le principe était le même que Télé Gaucho, à savoir afficher une solidarité avec les mouvements sociaux et créer une proximité avec les habitants du quartier. Fort de cette expérience, il a voulu retranscrire l’esprit de groupe propre à cette organisation dans un long métrage.
Casting
Sara Forestier a déjà tourné avec la plupart des membres du casting de Télé Gaucho : Zinedine Soualem dans Chacun son cinéma, Eric Elmosnino dans Gainsbourg (Vie héroïque) et Emmanuelle Béart dans Un fil à la patte. De plus, c’est la deuxième fois qu’elle se trouve devant la caméra de Michel Leclerc après Le Nom des gens en 2010.