Il existe des longs métrages qui vous touchent en plein coeur. Qui vous retournent. Qui vous secouent. Qui vous emportent. States of Grace de Destin Cretton en fait partie. Une plongée dans le quotidien de Grace, une jeune éducatrice, incarnée par la lumineuse Brie Larson au sein du foyer Short Tem 12, s’installe sur l’écran. L’héroïne captive, retient et subjugue. A peine sortie de l’adolescence, elle se charge d’enfants à « problèmes » noyant les siens dans la protection des autres.
Synopsis:
Sensible et déterminée, Grace est à la tête d’un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine.
Mon avis:
La nature de Grace la rend attachante. La séduction opère par touche, elle s’impose en douceur. Tout comme le sujet, la maltraitance de ses enfants en foyer, de ses petits êtres délicats qui sous des airs de durs cachent leur blessure. Plusieurs scènes sont difficiles, dures par le fond et la forme. Les larmes naissent au coin des yeux devant le destin brisé des différents protagonistes. La scène du conte de la pieuvre et du requin a un sens caché percutant. Les drames se dessinent, se devinent, se voilent par des suggestions ou carrément des énoncés. La souffrance en toile de fond est là, omni-présente. Sans oppresser, elle est palpable dans un respect et un ton sensible comme si Destin Cretton voulait faire passer un message sans trop brusquer, montrer une partie de la réalité de l’humanité.
States of Grace m’a percutée de plein fouet. Une boule au ventre s’est formée. Des papillons tristes, des papillons avec une folle envie d’aimer ses héros blessés, de les aider, de les soutenir, de les cajoler. Grace voit son monde bouleversait par des événements, entre son couple avec Mason (John Gallagher Jr) – leur relation coupe le souffle par sa fragilité et sa force et la rencontre avec Jayden (bouleversante Katilyn Dever).
Grace a sa coquille qui se craquèle. Elle cède sous le poids de ses secrets. Et le spectateur chute avec la jeune femme. D’une force, la vie prend une tournure, sa route semée d’embuches, les doutes de Grace se libèrent et s’expriment. Grace a envie et besoin d’aimer et d’être aimé. Destin Cretton le démontre avec un tact infini, un amour pour son personnage qui transporte. L’héroïne dégage une générosité si importante. (les autres employés du foyer aussi, ils sont des rayons de soleil).
La photographie utilisée attire le regard. L’atmosphère est rendue intime, touchante, rayonnante tout en étant sombre, elle appuie à la perfection sur les délicats traitements subis par les habitants de Short Tem 12. La vision bienveillante possède des pics d’humour qui empêche de couler dans la noirceur. Comme si le réalisateur tentait d’expliquer que le Noir existe mais que toute une palette de couleurs est possible. Tout n’est pas blanc ou noir, les nuances subsistent avec l’espoir.
States of Grace parle avec tendresse, pudeur, avec émotions parfois ponctuées d’humour du délicat sujet de l’enfance, de la souffrance et de la maltraitance (abus sexuels, violence…) qui pousse des jeunes à atterrir en foyer loin de leur famille.
Ma note:
*coup de coeur*
10/10
Informations:
Sortie: 23 avril 2014/ Distributeur: Version Originale-Condor/ Genre: Drame
Casting: Brie Larson, John Gallagher Jr., Stephanie Beatriz, Alex Calloway, Frantz Turner, Kevin Hernandez, Lakeith Lee Stanfield, Lydia Du Veaux, Rami Malek
Je remercie V.O et Allociné via son Club 300 pour la projection.