Synopis :
Chaque année, dans les ruines de ce qui était autrefois l’Amérique du Nord, le Capitole, l’impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille – les « Tributs » – concourir aux Hunger Games. A la fois sanction contre la population pour s’être rebellée et stratégie d’intimidation de la part du gouvernement, les Hunger Games sont un événement télévisé national au cours duquel les tributs doivent s’affronter jusqu’à la mort. L’unique survivant est déclaré vainqueur.
La jeune Katniss, 16 ans, se porte volontaire pour prendre la place de sa jeune sœur dans la compétition. Elle se retrouve face à des adversaires surentraînés qui se sont préparés toute leur vie…
Avis :
Une adaptation (NB: Hunger Games est une trilogie écrite par Suzanne Collins) c’est toujours une attente, pour les fans des livres, pour les profanes qui découvriront directement l’histoire au cinéma. Le but, ne nous voilons pas la face, c’est de surfer sur le succès de « Twilight » (berk) dans une atmosphère SF. Mais c’était sans compter sur le réalisateur, Gary Ross (« Pleasantville ») qui a réussi à transfigurer avec sobriété le propos politique et social du livre dans l’histoire. Le film est vendu à tort (encore dans un but mercantile de surf) comme un banal ersatz de Twilight alors qu’il se trouve à dix-mille lieux de cela. C’est une adaptation d’un roman d’anticipation qui a réussi à proposer une thématique intelligente sur le pouvoir et le contrôle des masses ce qui n’a rien à voir vous en conviendrez avec une amourette avec un vampire brillant.
Bon, même si le film est mal vendu, que reste-t-il à l’arrivée ?
Une très bonne surprise, j’étais déjà conquis par le casting féminin, Jennifer Lawrence mais aussi Elizabeth Banks très drôle dans un second rôle qui aurait pu facilement tourner à la caricature. Le casting masculin est très réussi pour les seconds rôles mais petite déception pour Peeta dont le jeu est n’est pas toujours égal. Le début du film ressemble à une production indépendante du type Sundance avec sa caméra qui tremblote sans musique et des décors pittoresques et dans l’ensemble la sobriété de la mise en scène apporte un surplus de crédibilité au film. Même si tout ne fonctionne pas toujours parfaitement, à l’image de certains habitants ridicules du Capitole, l’ensemble garde une certaine cohésion. J’ai beaucoup apprécié les costumes des Pacificateurs (l’armée) et d’ailleurs la tonalité graphique du film rappelle les films d’anticipation des années 70, 80. C’est donc une bonne idée qui permet au film de ne pas être dépendant d‘effets numériques qui vieillissent généralement très rapidement.
L’introduction est par ailleurs un modèle d’efficacité, présentation des personnages, situations, rebondissement, émoi, départ et tout cela en moins de 10 min bravo. Arrivé rapidement dans la préparation de l’héroïne pour son affrontement est utile car c’est le sujet du film, ce « Jeu » qui ressemble aux cirques romain et dont la préparation comptait autant que le résultat. Seuls peut-être certains flashback, important scénaristiquement ne sont pas toujours très bien intégrés, ou simplement me rappelle trop Lost. La partie Capitole est ainsi bien concise et amène la partie tant attendue de l’affrontement.
Pour tout dire j’avais peur qu’il soit trop aseptisé et qu’il ne reste finalement qu’une banale friction dénuée de tout enjeu dramatique et c’est ici que je fus le plus surpris. On savait depuis le début que le film ne posséderait pas la brutalité du Livre et cela pour plusieurs raisons, la principale étant de voir s’affronter des enfants (certains personnages n’ont pas plus de 12 ans) pour un film « grand public » est quasiment impossible. Le réalisateur a dû faire des choix pour l’atténuer sans toutefois masquer la cruauté de cette violence. La première scène est un modèle glaçant par son traitement clinique de la sauvagerie avec laquelle les personnages des « carrières» massacrent les personnages plus faibles. Sans développer davantage cette scène totalement chaotique démontre à quel point le réalisateur a su s’adapter intelligemment au support filmique.
Ce n’est pas pour autant que tout est parfait, mais Jennifer Lawrence habite littéralement son personnage rendant crédible ses actions, ses souffrances, son désarroi.
Les ajouts de scènes non décrites dans le livre sont toutes justifié et contribue à étendre la filiation réussite entre roman et film.
Pratiquement aucune longueur, une des rares déceptions viendra de la relation avec son alliée dans l’arène « Rue » qui je pense aurait mérité une plus grande importance dans le scénario et la conséquence c’est le dénouement qui n’a pas la force émotionnelle du roman. Le personnage de Peeta (joué Josh Hutcherson) est aussi sous employé, peut être pour pouvoir le mettre plus en avant dans le prochain film mais ici il n’a finalement que peut d’importance. La romance est soigneusement atténué dans le film (ce qui va faire réagir les fans) ce qui est intelligent car le film s’éloigne encore plus de se qu’on pouvait attendre. C’est la première chose qui vient à l’esprit, sans cesse il bouscule nos attentes de ce type de productions. Le propos y est intelligent, les personnages sont crédibles et savent jouer et la mise en scène sait être sobre (remarquable BO d’ailleurs) et souligne la cruauté humaine sans manichéisme et avec beaucoup de justesse. En 2 mots, pour une introduction dans l’univers des « Hunger Games » c’est une réussite !
Note: 7 ou 8/10 (mon coeur balance)
© Metropolitan FilmExport
je suis rarement fan des adaptations, mais bon je me laisserai bien tentée quand même!!