Prometheus est attendu par de nombreux fans de la saga Alien. Peut-être trop. Pour ma part, le blockbuster de science-fiction m’intriguait, j’ai résisté à toutes les pubs( d’accord j’ai vu celle du métro parisien). La Fox a su usé d’un buzz marketing poussé pour promouvoir 30 ans après le retour aux commandes de Ridley Scott à ce qui pourrait plus s’apparenter à un prequel qu’à un 5eme volet. L’histoire se déroule avant Ripley et ses aventures. Et si le monde avait pour origine des créatures lointaines?
Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend.
Après Sigourney Weaver, Noomi Rapace représente la nouvelle héroïne qui sauvera l’humanité. Y parviendra-t-elle? La jolie spéléologue m’a fait tiqué à plusieurs reprises…elle a un côté tête à claque survivante…
Les plus: J’ai aimé plusieurs points du scénario, malgré son niveau en dents de scie: les réflexions sur l’humanité avec un Androïde campé par Michael Fassbender qui rappelle Blade Runner, les liens d’héritage, les hommes et la religion. La spiritualité se dessine, à travers des images voilées ou des croix, des icônes. La question de l’adoration se pose, sans avoir de réponse. Bien des mystères s’ouvrent, sans connaître de véritables aboutissements. Comme le pourquoi du comment de l’origine de la planète LV-223. Michael Fassbender en androïde est bluffant. Il sème le doute. Ses actes sont dès le début remplit de sous-entendus, poussent à s’interroger sur la finalité de ses choix. David pose aussi l’interrogation de l’âme pour une intelligence artificielle. J’ai souri avec ses mimiques, ses allures de robot, ses répliques et ses envies d’avoir pour modèle Peter O’Toole. La version synthétique de l’homme prêtant attention à son apparence, se teintant les cheveux, se cultivant permet de découvrir un Fassbender au meilleur de son art, somptueux et intriguant. Un touche à tout, à tel point que j’ai cru voir un enfant découvrant le monde, partant à la découverte sans écouter ses parents. Si je vous dis que physiquement Fassbender m’a fait pensé à David Bowie, vous partez en courant?
L’ambiance de Prometheus est effrayante, pesante. Les dédales de la planète m’ont fait pensé à la mythologie grecque avec le Minotaure entre autres. Le film est une immense preuve d’amour à Alien tout en retenu. Le charme agit crescendo pour se boucler en apothéose. La terreur, le gore surprend. Car oui, c’est des scènes sont violentes, elles sont sanglantes, surprenantes. Elles tombent dessus sans crier gard. le huis clos, l’enfermement agissent sur les nerfs.
Visuellement, Prometheus a le don de couper le souffle. Les costumes et les décors s’avèrent magnifiques, fantastiques, comme si un rêve de gosse parvenait à prendre forme d’un coup de baguette magique. La 3D offre une immersion quasi totale dans les reproductions spatiales des cartes et des hologrammes. Les xénomorphes ne m’ont pas choquée. Je suis pas puriste non plus. Dans le feu de l’action, j’ai apprécié comme ça venait l’ensemble. J’étais parti sans idées préconçues, je voulais passer un bon moment devant un film, pari tenu.
Les moins: j’ai été gênée par des petites choses comme le côté guerrière de Noomi, dans l’espace, loin de tout, la force de se dépasser, de supporter toute cette souffrance morale et physique, chapeau. Non, je ne spoilerai pas, si vous n’avez pas regardé un bout de teaser, si je vous parle de 8e passager… Plusieurs points se devine. Comme le rôle de Charlize Theron assez peu présente à l’écran au final, reléguée dans un coin, son rôle manque de grandeur. Sa beauté froide, piquante colle parfaitement à la situation, elle n’est malheureusement pas poussé à son paroxysme. J’en suis un tantinet triste. Par contre Idris Elba, en commandant de vaisseau, a un charisme impressionnant. J’ai adoré son échange avec Theron, drôle à souhait. A la question Charlize synthétique ou non, je ne dirais rien.
Le hic, pourquoi j’ai ressenti des lenteurs, des coupes narratives et des impressions d’approximations à la va vite pour certains plans? Le scénario pêche par ci par là, sur la profondeur de ses personnages, par sa ligne conductrice, par ses soulèvements. Pourquoi deux protagonistes se perdent alors que tout semblait simple? Pourquoi la nature humaine désire-t-elle toujours croire que si c’est mignon c’est forcément inoffensif? Pourquoi? Pourquoi j’ai pensé à la scène de la folle histoire de l’espace dans la cafétaria??
Au final, Ridley Scott a réussi à me surprendre. J’ai passé un moment divertissant devant son bébé. Il a su installer une intrigue, des mystères, des acteurs parfaits prennent place devant les yeux du spectateur avec des images visuelles à la limite de la perfection. J’ai adoré Idris Elba et Michael Fassbender les deux m’ont étonnée en capitaine de vaisseau et en androïde. Dommage que le scénario possède ses petits défauts. Le divertissement est néanmoins au rendez-vous pour ma part. Une très jolie surprise à découvrir.
ps: restez après les premières lignes du générique, vous verrez un logo et des chiffres, chut… tout laisse présager un deuxième volet.
Interdit aux moins de 12 ans
Note: 7/10
3Moop raisons de voir Prometheus:
Idris Elba
Michael Fassbender
SF un soupçon gore, avec ses qualités visuelles indéniables
Distribution : 20th Century Fox. Durée : 2h03
Sortie en salle le 30 mai 2012