[Avis] Mateo Falcone de Eric Vuillard

Synopsis:
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Corse, XIXe siècle. Une ferme isolée à la lisière d’un maquis.
Laissé seul par ses parents, Fortunato voit arriver un fugitif qui lui demande de le cacher contre une pièce d’or. Dès lors, le jeune garçon se retrouve pris au piège de la violence des hommes…

Mon avis:
A la sortie de la projection de Mateo Falcone, j’avais un sentiment étrange entre plaisir et déplaisir. Le style épuré est étonnant. La vision de la nouvelle de Mérimée prend une tournure par moment déconcertant. Je crois que j’ai trop focalisé sur les tenues/matériaux. Une impression d’intemporalité, d’impossibilité à réellement placer le récit dans son époque visée m’a dérangée. Des petits détails, peut-être faute à détails mon esprit a retenu des points comme la montre, les cavaliers… La tension posée réussit à s’évacuer par des images à la photographie remarquable, le bruit de la nature brute, engage une bataille avec la violence transcrite magnifique. La nature devient un protagoniste du drame à part entière. Les grands plans larges qui lui sont réservées offre un cadre magnifique à observer. Même la musique accentue cette sensation, les cris des oiseaux entraînent dans leur sillage les nouvelles de mauvaises augures. Rien ne semble prometteur à un fin heureuse.

Je demeure sur un entre deux. Un sentiment glacial s’installe à la fin, les émotions virevoltent comme les blés. C’est intense, beau, surprenant. Excessif. Mon ressenti sera mitigée pour des points bêtes comme ceux que j’ai énoncé. Pas par le silence et le poids des hommes. Mateo Falcone présente une violence voyageuse entre réalité et onirique, la tension n’a pas besoin d’être situé dans une époque pour toucher, Vuillard le démontre merveille. Peut-être avec un poids de questions trop important qui pourra laisser perplexe. Les écrits Prosper Mérimée sont adaptées ici avec un axe froid, impitoyable.