Les Géants m’ont laissé un sentiment étrange. Je suis sortie de la salle avec un coeur rempli de sentiments contradictoires. Je n’ai pas détesté, mais pas non plus adoré à 100%. Quelque part, je suis restée perdue sur la barque auprès de Zack, Dany et Seth.
Le trio des jeunes héros s’est avéré magnifique. Les émotions qui traversent leur existence, les submergent et les traversent pour venir toucher le public m’ont scotchées. Zacharie Chasseriaud, Martin Nissen et Paul Bertel (II) m’ont littéralement épatée. Ils tiennent le film sur leurs frêles épaules. Les gamins en quête d’une vie meilleure, d’un lendemain moins sombre, d’un simple repas, des bras aimants d’une mère. L’amitié qui s’installe au fil des images, le lien fraternel avec le référent qui couve le plus petit l’air de rien en cachant ses propres peurs à base d’humour, tous les thèmes abordés ont su toucher une fibre dans mon être. Une part de moi mourait d’envie de prendre les gamins sous son aile, de les soutenir, leur offrir un moment de calme. Une autre n’a pas compris le monde des adultes, du moins, se voilait la face envers cet univers rude, rurale qui aurait pourtant pu se situer dans une ville. Mon côté maman a vraiment eu du mal à saisir comment on pouvait laisser ses enfants seuls dans une campagne avec un voisin digne d’un film d’horreur, même si l’aîné a 15 ans, je dois avoir une part de louve qui couve trop les siens. Certains me répondront on a pas toujours le choix. Là, l’abandon amène à un chemin tortueux.
J’ai aimé aussi le choix d’un personnage inhabituel la rivière, mère de substitution dans un sens, elle prend les enfants sous son aile. L’aventure en son sein, met de très belles images à l’écran. L’humour déborde pour permettre de digérer les moments cruels. La scène de la pizza restera gravé dans ma mémoire, j’en ai ri aux larmes. Excellente dans son décalage, les rires des enfants apportent des rayons de soleil et balaient un instant les soucis. Dur de voir les jeunes face à des voyous. Très beau, mais parfois long dans sa trame. Les silences entre les héros permettent d’entrevoir bien plus que des discours interminables. La bande de méchants m’ont remis la famille de Cinoque des Goonies en tête, une sorte de mixte effrayant tout en ayant une pointe de comique dans les personnages.
Par contre, mon gros bémol tient dans la fin ouverte. Elle l’est trop à mes yeux, la part à l’imaginaire est beaucoup trop libre à mon goût. J’avais envie de savoir ce qu’allait devenir Seth, Zack et Dany. De comprendre pourquoi ils sont seuls dans ce monde. J’avais envie de voir sourire les 3 amis, de se trouver un foyer, de cesser le voyage sur autre chose que l’eau. Même si le message « rien n’est impossible » se devine. Une vision moins triste des adultes aurait davantage alléger le sentiment de mélancolie, de peine qui m’enserrait dans son sein. La rivière promet un beau voyage. L’enfance a toutes les chances d’avancer, car l’espoir ne s’éteint pas, encore moins en bonne compagnie.L’amitié offre aux héros la possibilité de s’accrocher, de dépasser les points noirs. Bouli Lanners le transmet à merveille à travers ses des jeunes acteurs appuyés de seconds rôles détonnants. Les Géants arrivent à taper fort avec des images sublimes.
3 Moop raisons de voir les Géants:
- Le trio des acteurs Zacharie Chasseriaud, Martin Nissen et Paul Bertel (II)
- Les méchants très Goonies
- La superbe ode à l’amitié ponctuée d’images brillantes
3 Moop raisons de fuir les Géants:
- Le fin ouverte, trop, trop, trop, l’imaginaire se perd dans cette porte large comme un camion semi-remorque.
- La trame de l’enfance abandonnée sans explications
- L’humour cache la misère des sentiments, noie les émotions pour oublier la noirceur du monde des adultes
Note: 8/10