Les Amants du Texas de David Lowery a une affiche qui dévoile à mes yeux une fin triste. Je ne pensais pas plonger dans une oeuvre mélancolique ni poétique, juste une romance qui prenne aux tripes. J’ai été déçue. J’ai eu l’impression de me perdre dans le dédale des sentiments. Etrangement, le couple qui m’a le plus touchée est interprété par Rooney Mara et Ben Foster (Contrebande).
Synopsis:
Bob et Ruth s’aiment, envers et contre tout. Et surtout contre la loi. Un jour, un braquage tourne mal et les deux amants sont pris dans une fusillade. Quand Bob est emmené par la police, Ruth a tout juste le temps de lui annoncer qu’elle est enceinte. Dès lors, Bob n’aura qu’une obsession : s’échapper de prison pour rejoindre sa femme et son enfant.
Mais quand il y parvient, quatre ans plus tard, le rêve correspond mal à la réalité. En fuite, poursuivi par la police et par les membres d’un gang, Bob peine à rétablir le lien avec sa famille. Ruth est devenue mère et elle ne veut pas d’une vie de cavale : courtisée par un policier attentionné, la jeune femme devra choisir entre le passé et l’avenir.
Mon avis:
Les amants partent dans un drame, un drame avec un grand D. Point de calvacades, point de fuite… Les amants criminels ne prennent pas. Loin des Bonnie et Clyde, Tueurs nés, je n’ai pas eu l’étincelle. Je n’ai pas été charmé par le couple principal. Pas un papillon d’émotion. Je me suis limite sentie un monstre en sortant de ne pas craquer sur Rooney Mara et Casey Affleck. Je cherche le charme de ceux qui l’ont aimé à Deauville ou au Festival Sundance. David Lowery pose une histoire d’amour tragique, romantique. Hum, romantique… Pas de happy end, pas de joyeuses retrouvailles. Je m’en doutais. Je préfère prévenir si vous cherchez un récit qui se termine en « ils s’aimèrent pour toujours dans le bonheur »… passez votre chemin.
Les émotions qui m’ont submergée sont davantage venues de la lueur, de la photographie et de la mise en image. Le crépuscule m’a fait penser à Martha Marcy May Marlene. La lumière m’a captivée. Les teintes se parents de mille couleurs agréables, étouffant la violence, étouffant les sentiments, exacerbant les sens. Les images accentuent les silences, qui en disent bien plus longs que tous les discours. Tout en retenu, en justesse. Ce côté a sauvé ma séance. D’accord, la beauté, la délicatesse, la tendresse de Rooney Mara, et Ben Foster aussi. Ce dernier m’a subjugué par son attention, son affection timide et l’espoir qu’il portait.
Un aspect du long métrage m’a dérangé: l’incapacité tout le long de fixer une date, un temps sur l’action. Passé lointain ou ville arriérée des Etats-Unis? Le mélange tradition et de thèmes contemporains, le western, les armes sortis du ranch, du Bon, la Brute et le Truand offrent une vision d’une Amérique hors du temps, intemporelle, surréaliste. Trop par instants. Le voile sur les méchants ne se lèvent pas. Les questions se soulèvent sans avoir de réponses. Le bad boy court, court, mais tombe à plat (du moins pour moi).
Par ailleurs, en prêtant l’oreille, le changement de musique, la reprise des mêmes bruits crescendo marquent un tournant dans l’action. Elle prépare, cassant parfois la surprise de l’événement. C’est déstabilisant. L’alchimie des amants n’a pas opéré sur moi. Mon coeur de guimauve n’a pas vibré. Loin de là. Même la fuite pour retrouver sa femme et sa fille ne m’ont pas émue. L’incarnation des deux hors-la-loi m’a laissé sur ma fin, j’avoue qu’à plusieurs moments, j’ai frôlé l’ennui. Le rythme langoureux a certainement joué, ainsi que le western intemporel sorti d’une bulle. Les amours impossibles finissent tragiquement… c’est bien connu.
Ma note:
5/10
Plus d’informations:
Sortie: 18 septembre 2013 / Distributeur: Diaphana Distribution / Genre: Western, Drame
Casting: Rooney Mara, Casey Affleck, Ben Foster, Charles Baker, Jacklynn Smith, Keith Carradine, Kennadie Smith, Nate Parker, Robert Longstreet
Merci à Allociné pour la projection.