Synopsis :
Sur l’autoroute qui relie Asunción à Buenos Aires, un camionneur doit emmener une
femme qu’il ne connaît pas et son bébé.
Ils ont devant eux 1500 kilomètres, et le début d’une belle histoire.
Il est toujours difficile de parler d’un film où le synopsis résume pour ainsi dire tout
le film, dans les grandes lignes bien évidemment. Il n’empêche qu’écrire sur un film
où l’histoire n’est pas primordiale relève, pour l’apprenti Jedi de l’écriture que je suis,
d’un exercice périlleux d’où mes deux semaines de réflexion … (ceci est la plus minable
excuse pour un retard de critique, j’en suis bien conscient :D).
Mais cela ne va pas m’empêcher d’essayer. Alors généralement quand je vais voir un
film, j’essaie d’en savoir un peu plus, je regarde les FA et résumé pour me faire une idée
et justement ici le synopsis m’a paru … ennuyant, c’est le mot (oui bah désolé mais voir
un voyage pendant 1h30 c’est pas le Pérou pour moi, ok je suis pas ouvert d’esprit, mais
j’ai vu le dernier Clavier et sans pleurer, alors je trouve mon ouverture d’esprit niveau
ciné assez large !) donc je suis venu avec un certain scepticisme et j’avoue que je m’étais
préparé à vérifier si le réseau passait bien pour mon mobile dans la salle au cas où (
twitter, tout ça) mais… j’ai pas eu le temps de vérifier et je n’ai pas vu le temps passer,
c’est pourquoi j’écris une intro assez longue qui n’a que peu de rapport avec le sujet du
film.
Le sujet c’est une jolie rencontre, pas romanesque ou clichée ni rocambolesque, juste
réaliste entre deux personnes (trois si on rajoute le bébé, il a son importance) qui
n’avait pas prévu ça, comme moi n’avait pas prévu ça. Le chauffeur, Ruben, n’est pas le
personnage idéal, présenté au début comme quelqu’un d’antipathique, il n’a clairement
pas envie de s’embêter en transportant « 2 colis » de plus pour rendre service à son chef.
La jeune fille, Jacinta, est lumineuse et c’est elle et son bébé qui finiront par briser la
glace entre eux. Voici la preuve qu’une histoire simple peut être remarque bien écrite, on
sent réellement le temps que le réalisateur, Pablo Giorgelli, a passé du temps à écrire ce
projet. Il a fait ses classes dans le film documentaire et cela se ressent dans le film que ce
soit dans les longs plans sur les acteurs, les regards ou les paysages.
Ils ont d’ailleurs une place importante ces décors, tous naturels et n’ayant pas de bande
son musicale pour les accompagner. Ceci n’est à aucun moment gênant, ils sont « un
personnage » à part entière qui accompagnent les héros dans leur périple.
Le héros justement, vu comme quelqu’un de froid au début apprend peu à peu au
contact de cette jeune femme et de son enfant à se livrer, son histoire, son fils. Toutes
ces scènes sont simplement amenées et pourtant la cohésion de l’ensemble permet de
comprendre les réticences et les motivations de Ruben. Ici pas de discours moralisateur
ou larmoyant, le metteur en scène recherche l’objectivité dans leurs réactions et
justement cela donne paradoxalement un sentiment d’attachement supplémentaire pour
ces trois personnages.
En conclusion, ce premier film est remarquablement maitrisé et raconte bien plus qu’il
ne le laissait le supposer et rien que pour ça, il faut le voir.
Aterraki
Récompense: Caméra D’Or (Semaine de la Critique)
© Bodega Films
Je suis tout à fait d’accord avec toi, j’ai moi aussi fait une critique plutot positive du film dans mon blog : http://www.lauraoza.com/2012/02/les-acacias-un-film-de-pablo-giorgelli.html
Le film est très lent, mais pourtant on continue d’espérer un changement de caractère de ce personnage bourru, qui devient peu à peu intimidé. C’est touchant.