Synopsis:
« Il existe deux sortes d’individus sur cette terre. Ceux qui acceptent de se laisser couvrir de merde et se font juste ensevelir petit à petit. Et ceux qui envoient tout le monde se faire foutre. Ceux-là sont plus heureux. »Autrefois, Teddy a été une rock star. Les feux de la rampe, les foules en délire et les tubes sur lesquels les filles arrachent leur chemise ont rythmé son quotidien.
Aujourd’hui, l’ancien chanteur des Tremble mène une vie d’un ennui mortel dans un cabinet d’avocats à l’atmosphère étouffante, en compagnie d’une femme qu’il finira peut-être par aimer. Redoutant de devenir ce has-been qu’on croise dans les colonnes « gloires fanées » de la presse people, Ted décide qu’il est temps de renaître de ses cendres. Alors que les fans sont en voie de disparition et que les anciens rockeurs ont pris des voies différentes, Teddy décide de les réunir pour sortir l’album qu’il a composé dans un sursaut artistique…
Mon avis:
La crise de la quarantaine. Voilà de quoi doit souffrir Teddy pourrait se dire certains lecteurs. Le héros avocat marié, décide du jour au lendemain de tout chambouler dans sa vie. A lui, les retrouvailles avec les anciens membres de son groupe de rock, à lui les paillettes, à lui le retour sur la scène artistique. La narration offre la possibilité de se glisser au plus proche de la pensée de Tremble. Les émotions s’effleurent, les doutes, le pessimisme, les envies. Tout s’installe sans barrière. Une belle aventure se pose sous les yeux du lecteur. Reformer un groupe, repartir à zéro. L’auteur parvient à décrire avec talent la route poursuivie par Tremble. Un certain attachement à son héros se met en place. Dommage que par moments, l’impression d’être auto centré étouffe presque les autres protagonistes.
Pour les calés, les noms, les morceaux cités risquent de les ravir, pour les autres, une petite recherche évitera de se noyer dans le noir. Une chose me chagrine ou plutôt me turlupine, un avocat qui sort des gros mots autant de fois, c’est par besoin de décompresser? Non, je m’interroge, vu le nombre de fois où Ted sort le mot Pu*** dans l’histoire, je me posais la question. Un moyen d’évacuer, de ne pas pêter une durite ça expliquerait l’emploi à de nombreuses reprises. Je ne les ai pas compté mais j’étais surprise de le voir répéter aussi souvent. Je ne m’y attendais pas. Ca m’a apporté un petit décalage avec la personnalité du héros. Et en même temps, ça colle avec le rendu, le sentiment de vouloir tenter sa chance, renouer avec le passé. Etrange, et déroutant dans un sens.
Merci Andy ABRAMOWITZ pour les fou rires que j’ai pu avoir. Merci pour le sourire par moments. Merci pour cette lecture divertissante, les pointes d’humour, les petits bouffées d’air frais dans le pessimisme, les instants au côté de Ted, même si je n’ai pas eu le coup de coeur complet, j’ai apprécié le voyage sur fond musical. La romance est en filigrane, discrète, presque effacée. La musique joue presque le rôle principal, elle est omniprésente sous toutes les facettes. Amateurs de son, foncez!
« Tout le monde devrait avoir quelqu’un pour qui ils sont simplement « c’est moi ». »
Extrait de: Andy Abramowitz. « Thank You, Goodnight. » iBooks.
PS: ne partez pas dans une comparaison avec High Fidelity, le ton est totalement différent. Si, si, je vous assure, seul la musique les lie tous les deux.
Merci aux éditions Milady pour la découverte.
Ma note:
7/10
Informations:
Auteur: Andy ABRAMOWITZ
Photo : © Shutterstock
Illustrateur : Adèle SILLY
Traducteur : Wanda MORELLA
Date de parution : 20/11/2015
Prix : 18.20 €
Nombre de pages : 384
Edition : Milady
Thèmes: Romance, Tranche de vie, Musique, Romance Contemporaine