[Avis Lecture] Brooklyn de Colm Tóibín

L’histoire du roman Brooklyn de Colm Tóibín m’a séduite complètement dans le film réalisé par John Crowley, sur un scénario de Nick Hornby, j’étais très curieuse de le lire. J’ai eu l’opportunité à l’occasion de la parution avec la nouvelle couverture de me plonger dans les années 50 aux côtés de l’héroïne Eilis Lacey. Comment vous dire que j’ai aimé ma lecture?

Synopsis:
Enniscorthy, Irlande, années 1950. Comme de nombreuses jeunes femmes de son âge, Eilis Lacey ne parvient pas à trouver du travail. Par l’entremise d’un prêtre, on lui propose un emploi en Amérique, à Brooklyn. Poussée par sa famille, Eilis s’exile à contrecoeur. Au début, le mal du pays la submerge. Mais comment résister aux plaisirs de l’anonymat, à l’excitation de la nouveauté ? Loin du regard de ceux qui la connaissent depuis toujours, Eilis goûte une sensation de liberté proche du bonheur. Puis un drame familial l’oblige à retraverser l’Atlantique. Au pays, Brooklyn se voile de l’irréalité des rêves. Eilis ne sait plus à quel monde elle appartient, quel homme elle aime, quelle vie elle souhaite. Elle voudrait ne pas devoir choisir, ne pas devoir trahir.
Brooklyn par Colm Toibin
Mon avis:

La sensibilité du lecteur joue énormément dans le ressenti. Comme devant le film, selon votre coeur, vous aurez plus ou moins d’atomes crochus et de plaisir à découvrir le destin de Eilis. Pour ma part, j’ai aimé suivre cette jeune Irlandaise qui part loin de son pays natal pour l’Amérique. Les portes s’ouvrent à elles non sans emporter dans leur sillage un sentiment doux-amer. Parfois très déstabilisant, parfois envoûtant, parfois magnifique, parfois nostalgique, parfois triste, parfois heureux, toujours surprenant, avec un visage sur les années 50 et les conditions de la femme assez captivants presque trop réaliste.

Brooklyn renferme une promesse d’une vie meilleure. Il dénote une romance prenante sous fond d’immigration, de mal du pays, des choix réalisés pour parvenir à toucher le bonheur. Le tableau du tiraillement des expatriés se pose avec des nuances de teintes passionnantes. Eilis m’a émue, m’a séduite, m’a bouleversée. J’ai apprécié la manière subtile dont elle parvient à grandir, à s’adapter, à s’épanouir, à découvrir sa féminité. Mais à quel prix? Sa soeur Rose lui a offert la liberté restant avec leur mère. Les Etats-Unis sont présentés comme l’opportunité d’une existence, la seule pour sortir du carcan qui attendait la jeune femme en Irlande.

La plume de Colm Tóibín s’avère captivante, prenante. L’écrivain réussit à installer des thèmes au delà de la jeune fille qui s’épanouit. Il porte un regard sur l’immigration, sur les routes croisées qui nous transforment et sur les petits cailloux semés. L’auteur a réussi à capturer à la perfection la psyché de son héroïne. J’ai vibré face à ses découvertes, à son évolution. Tel un papillon, Eilis sort de sa chrysalide pour prendre son envol. Un événement tragique la renvoie vers son Irlande natale, sa famille, ses anciens amis. L’ancienne vie sera-t-elle mieux que la nouvelle? La nostalgie n’a-t-elle pas rendue une image peu réaliste de la vérité?

Une part de moi, regrette une partie de l’histoire. Un petit détail, un petit morceau qui a détaché mon coeur. Il m’a empêché de craquer totalement. Ce dernier point a tiraillé mon âme. Fortement. Là où le long métrage ne l’a pas fait. Seulement, Eilis m’a ensorcelée, la belle Irlandaise cache un fond parlant d’émigration, d’amour filial ou non, de nouvelle chance, de mutation économique au sein d’une ville décrite avec talent. Foncez!

Merci aux éditions Robert Laffont pour leur confiance.

Ma note:
Coup de coeur
9/10

Informations:
Auteur: Colm TÓIBÍN
Traductrice: Anna GIBSON
Editions Robert Laffont
Collection : Pavillons

Biographie de l’auteur:
Auteur irlandais reconnu dans le monde entier, Colm Tóibín a été trois fois dans la dernière sélection du Booker Prize. Aux Éditions Robert Laffont, dans la collection  » Pavillons « , ont été publiés Le Testament de Marie (2015), La Couleur des ombres (2014), Brooklyn (2011), L’Épaisseur des âmes (2008) et Le Maître (2005).

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