Le film sort enfin le 15 juin 2011 sous le titre de l’Affaire Rachel Singer.
La Dette est réalisé par John Madden avec Helen Mirren, Sam Worthington, Jessica Chastain, Jesper Christensen, Marton Csokas, Ciaran Hinds et Tom Wilkinson. Il est sélectionné au Festival du Cinéma Américain de Deauville – hors compétition. Il a été présenté le Dimanche 5 Septembre à 20h30. Il y a des films qui ne vous laissent pas indifférent. Le remake du film de Assaf Bernstein (2007) touche droit au but. Je n’ai pas vu l’original, alors je ne peux pas comparer. Je vous parlerai uniquement de la nouvelle mouture américanisée.
Synopsis : Un ancien agent du Mossad qui a pris part à une mission secrète il y a trente ans pour capturer et faire juger un criminel de guerre nazi, doit retourner en Europe de l’Est pour revivre le traumatisme lié à ces événements et découvrir la vérité. Elle doit à présent payer sa dette…
La Dette-The Debt s’articule entre deux « mondes » le passé (1966) et le présent 30 ans plus tard. Divers flashbacks nous font passer de l’un à lautre à travers la mémoire des protagonistes. Je me suis pas sentie perdue. Le traitement ne déstabilise pas. Le rendu est touchant, boulversant, remuant. L’histoire remue les tripes. L’univers des espions se montre sous un regard totalement à l’opposé de James Bond et ses jolies acolytes. Le Mossad s’est pas une partie de plaisir au bord de l’eau avec un cocktail dans la main. La vie d’agent secret c’est pas des vacances. Ici, nous le voyons dès le début.
Plusieurs scènes débordent d’émotions, de sentiments lourds et retenus. La tension se sent. Il est presque possible de la toucher de la main tellement ça suinte par moments de l’écran. Les acteurs sont remarquables pour retranscrire avec intensité les multiples émotions que ressentent les 3 héros Jessica Chastain, Sam Worthingthon et Marton Csokas.
Le trio d’accord m’a conquise. Jessica Chastain a une beauté intemporel. Une de celle qu’on aimerait ne pas voir se fâner et qui passe les années sur la pellicule sans souffrir. Une magnifique prestance, un charisme qui transporte. La jeune Rachel parvient à transmettre ses doutes, ses peurs et ses coups de coeur en peu de mots. Une simple attitude chamboule une part de vous. La scène de la rencontre avec Vogel est particulièrement marquante quand nous sommes du genre féminin.
Sam Worthingthon m’a bluffé par sa performance. J’avais un peu peur après l’avoir vu dans Le Choc des Titans, je passe sur Avatar et mets de côté Terminator Renaissance. Il m’a impressionné par ses silences, en un regard en une seule gestuel il est parvenu à retranscrire nettement plus de sentiments qu’à travers de longs discours. L’acteur forme un duo subtil et doux avec Jessica Chastain. La sensibilité refermée de Worthingthon, son côté tranquille, serein transperce le coeur. Il joue parfaitement l’enfant blessé qui s’est forgé une coquille. Morton Csokas n’est pas en reste.
Dans le trio vieillissants, je retiendrais surtout Helen Mirren(Rachel) et Jesper Christensen (Vogel). Le vieux docteur de Birkenau est effrayant dès sa première apparition à l’écran. Il colle la frousse et des sueurs froides. Lors de sa captivité, Vogel mène une guerre psychologique qui retourne littéralement les 3 héros. Les scènes sont violentes moralement, tourmentées. Les mots ont une force incroyable.
L’histoire se situant en Israël, Rachel lit au début un extrait du livre racontant son passé écrit en hébreu. Le tout est retranscrit en anglais. Dommage, surtout que l’on voit bien les écritures hébraïques à l’écran. A partir de cette lecture le spectateur assiste à la vérité petit à petit sur ce qui s’est réellement déroulé en 1966. J’ai beaucoup apprécié la période du the Debt se déroulant à cette époque. L’ambiance a une apparence malsaine, pesante, oppressante et poussant à réagir. Le présent est plus lent, plus dans le vent de l’âge vieillissant de ses héros. J’ai vibré devant les questions laissés en interrogation, sur le parcours des personnages.
Derrière chaque mot, chaque action se cache une vérité qui revient toujours. L’effet boomerang. John Maiden signe un film intéressant, captivant. Malgré une grosse partie de l’histoire dans le passé et des trous dans le présent, un fin épique limite crédible. Sans vous spoiler, j’ai un peu halluciné. Sérieusement si un de vous, va voir the Debt ou l’a vu, merci de me donner votre avis. La Dette captive, soulève une réflexion et une morale. L’Histoire rattrape le temps, les années n’ont pas de prises sur elle. Les faits ressortent un jour ou l’autre. Tout mensonge a un prix pourrait être la leçon à tirer des aventures de Rachel, David et Stephan. Quelle aurait-été votre choix face à la situation du trio?
Titre original : The Debt
Long-métrage britannique . Genre : Thriller
Durée : 01h50min
Distributeur : Walt Disney Studios Motion Pictures France
Sortie: 15 juin 2011 (il était temps)
Et il ne sort que dans presque 4 mois… Merci pour ce premier aperçu
De rien Je me rends compte que j’ai oublié un point. Je n’ai pas appuyé sur le triangle amoureux Rachel/Stephan/David il apporte une douceur à l’histoire. Ils en découlent tout un tas de situations mais en dévoiler plus serait expliqué une partie de la solution finale. Les 3 acteurs sont brillants.