Synopsis :
C’est peut-être la dernière migration pour Tundup, la fin de sa vie nomade sur les hauts plateaux himalayens.
Quand les marchands arriveront, Tundup et les siens devront choisir :
vendre leur troupeau, abandonner leurs terres et partir à la ville comme tant d’autres avant eux, ou rester au Karnak.
Où seront-ils le plus heureux ?
La réalisatrice Marianne Chaud offre avec la nuit nomade un voyage magique d’une heure trente à 4500 mètres d’altitude, dans un décor aux allures arides, froides où le ciel se mêle à l’immensité minérale. Le spectateur suit les derniers nomades à travers sa caméra et ses dialogues. Pour ma part, j’ai totalement accroché à l’immersion dans le Karnak. Les longs mois passées par l’ethnologue au sein de la communauté défilent avec une certaine tendresse. J’ai été bluffée par le ton, le déroulement et le regard offert. Des liens se tissent. L’auteur du documentaire parle la langue des nomades. La caméra au plus près de leurs voix et de leurs gestes, réussit à créer une bulle d’intimité très agréable. Sous nos yeux, de très belles rencontres se réalisent. Des discours parfois coccasses naissent sans souffrir du jugement du regard de l’autre, de simples mots pourtant si fors en sens.
Ce documentaire est magnifique, j’ai été subjuguée par le côté touchant et la partie interrogation du devenir d’un peuple avec la perte de ses membres au fil des saisons. L’esprit s’évade, il profite de la splendeur des paysages. J’ai rêvé les yeux ouverts d’un autre horizon, d’un peuple attachant. Le contraste saisissant entre l’extrême rudesse des conditions de vie et l’émotion partagée avec ces nomades, la proximité instaurée par Marianne Chaud rend la nuit nomade magique du début à la fin. Le documentaire laisse entrevoir un visage dur de la réalité liée à la modernité. Quitter son village oui, mais pour quel avenir? J’ai ressenti de la tristesse dans un peuple à l’abandon, le coeur lourd de voir la perte du savoir se mettre en marche. J’ai eu des picotements à me dire que non le savoir n’est pas que dans les grandes villes. Les métropoles ne sont pas tous. La vie existe au delà. Elle est belle, implacable, lumineuse avec un toit énorme. Des films comme j’aimerai en découvrir davantage, un regard sur le monde avec des images superbes dans des tons lunaires.
3 Moop raisons de voir La nuit Nomade:
- La vision intimiste sans jugement de Marianne Chaud immerge dans l’univers des nomades du Karnark
- Un documentaire lunaire aux images sublimes
- Une très belle interrogation sur le devenir d’un peuple face à la modernité
Note: 10/10
Au cinéma le 4 avril 2012
Durée: 90 min
2011 – Format: 35 mm 1:1,85 – Couleur – Dolby Digital – Langue Originale: Laddakhi
Distribution Zed
N’hésitez pas à aller sur le site internet officiel du film.