★Synopsis:★
Cet anti-manuel de développement personnel est une critique en règle du principe même de ce type de conseils. L’auteure s’y insurge contre l’obligation qui nous est faite de nous améliorer constamment. Ne serait-il pas plus raisonnable d’admettre qu’il est difficile, voire impossible de changer véritablement, et ne vaudrait-il pas mieux renoncer ainsi à des ambitions hors de notre portée et qui rendent tout épanouissement impossible ? À quoi bon accumuler les bonnes résolutions suivies d’échecs – arrêter de fumer, se mettre au régime, faire du sport, apprendre une langue étrangère, se mettre à la poterie ?… Est-ce vraiment la clé du bonheur ?
On nous a si bien seriné qu’il faut « se réaliser » que nous nous soumettons de notre plein gré à cette pression, et sommes dévorés de sentiments de culpabilité. Ce dictat du coup de pied dans le cul est la garantie de nous enfoncer profondément dans l’insatisfaction.
Restons stressés, gros, incultes… bref, nuls peut-être, mais plus heureux !
Il faut cesser de croire qu’on a au fond de soi un Moi meilleur qui ne demande qu’à s’extérioriser dès qu’on aura triomphé de ses failles.
Sous des dehors provocateurs, l’auteure se livre à des considérations plus profondes et stimulantes sur le regard impitoyable que nous portons sur nous-mêmes, et sur la manière dont nous réussissons ainsi à tout gâcher en cherchant à nous améliorer pour être plus conformes à des exigences sociales que nous avons acceptées sans broncher.
★Mon avis:★
Je suis dans la lancée des guides. Ou du moins des anti-guides, j’apprécie le côté accepter ses imperfections. Nul n’est parfait. Les petites erreurs qui nous trahissent, nous dessinent, nous façonnent sont autant de petits points qui nous rendent uniques. Il faut simplement apprendre à les accepter. Et c’est un chemin pas toujours évident. Surtout dans une société qui prône des idéaux souvent tournés vers le développement de l’amélioration à outrance. Pour ma part, je ne me retrouve pas dans l’image lisse, stéréotypé transmise par bien des supports: chaînes télévisées, films, séries, magazines et autres. J’ai juste l’impression d’être un tas de prout parfois quand j’observe les visions offertes. Je me dis que mon adolescence à cette époque aurait été encore plus dramatique. Avec le recul, j’essaie de me détacher du regard des autres et de m’accepter avec les bons et les mauvais côtés. D’être moi tout simplement.
L’auteur montre qu’être heureux s’est s’accepter. Sans barrière, sans chercher à tout modifier chez soi. Et si la meilleure version de nous-mêmes était déjà là? et non pas planqué au fin fond des 10 kilos en moins, du miracle morning? (Non là, pardon entre le régime et les heures de lever matinal à faire pleurer un zombie, vous me voyez partir loin. J’ai des périodes où je dors très peu et me plier à un planning me défrise un tantinet les poils). Sans crier de tout abandonner, Rebecca Niazi-Shahabi expose les dangers des guides, d’une manière divertissante. Tout le monde n’accrochera pas à ses propos.
Je suis une merde et je compte bien le rester par Rebecca Niazi-Shahabi pousse à s’écouter, à entendre ce que nous sommes sans se soucier du regard des autres. Lâcher prise. Lâcher du lest pour éviter de sombrer dans le stress en quête d’une perfection frustrante. Frais, provocateur et original. A lire pour les curieux.
★ Merci aux éditions Mazarine et à NetGalley pour cette découverte ★
★Ma note:★
★ 7/10 ★
★Informations:★
Auteur: Rebecca Niazi-Shahabi
Éditions Mazarine
Date de parution: 12 octobre 2016
Prix: 18euros
Disponible en numérique: Oui
A propos de l’auteur:
D’origines iranienne et israélienne, Rebecca Niazi-Shahabi est née en Allemagne et a vécu au Maroc. Elle réside aujourd’hui à Berlin, où elle est journaliste et où elle anime des conférences . Elle est déjà l’auteur de sept ouvrages, dont plusieurs best-sellers.
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