Le Garçon et la Bête est un coup de cœur. Je suis sortie de la salle avec une grosse bouffée d’amour pour ce film d’animation. La rencontre improbable de deux destinées : celle d’une Bête Kumatesu destinée à devenir un Dieu et d’un petit garçon Kyuta, marque. Les deux héros créé un lien qui parvient à s’attacher l’affection du spectateur au fil des scènes.
Synopsis:
Shibuya, le monde des humains, et Jutengai, le monde des Bêtes… C’est l’histoire d’un garçon solitaire et d’une Bête seule, qui vivent chacun dans deux mondes séparés. Un jour, le garçon se perd dans le monde des Bêtes où il devient le disciple de la Bête Kumatetsu qui lui donne le nom de Kyuta. Cette rencontre fortuite est le début d’une aventure qui dépasse l’imaginaire…
Mon avis :
Deux mals aimés, deux âmes solitaires, deux cœurs blessés aux échanges remplis d’étincelles. L’un sans soutien pour prendre la place du Seigneur de son monde, l’autre orphelin de mère. Deux esprits forts, deux personnages touchants à leur manière. Sous des airs boureux, un peu grognon, un peu le « je m’en fous » le monstre cache un cœur en or. Sur un coup de tête, il décide de prendre sous son aile Kyuta, jeune garçon perdu. Les émotions frappent et soufflent à fleur de peau. Les répliques entre les deux maitres et apprenti sont des pépites. Des bouffées d’oxygènes, des petits pas où chacun apprivoisent l’autre par des biais pas toujours simples ni tendres.
Le destin pousse sur le chemin de Jutengai, le jeune Kyuta. Le voilà propulsé dans un univers inconnu. Face à des créatures étrangement fantastiques, comme une porte vers une autre conception de la vie. L’enfant devra faire face aux regards des autres, aux réprimandes, aux discriminations. Il sort de l’ordinaire avec son apparence 100% humaine parmi tous les visages à variantes animales : cochon, loup, chèvre…
Jamais, aucun des deux ne baissent les bras. La complicité entre Kumatetsu et Kyuta se dessine petit à petit. Doucement, au fil des années. L’apprentissage des arts martiaux prend une tournure étonnante. (Mon esprit a crié Karaté Kid…) Magnifique, émouvante, le tissage des liens s’organise d’une manière assez décalée, attendrissante et parfois très drôle à observer. Hosada pose le thème de la relation parent-enfant avec un naturel déconcertant. Incroyablement somptueux dans son rendu, il prend au dépourvu. Le cœur se craquèle et cède sous la force des sentiments. A croire que Hosada a vécu certaines des scènes pour les retranscrire avec autant d’émotions. Les disputes, les sourires, les crises… Kyuta cherche désespérément un père, il trouve une image parternel surprenante dans la Bête Kumatetsu.
Kyuta souhaite progresser, devenir fort, et protèger ceux qu’il aime. Une rencontre peut-elle vous marquer à vie ? Trouver sa voie s’avère plus compliquée qu’il n’y paraît. Et le gagnant dans l’histoire n’est pas forcément celui que nous pourrions penser aux premiers abords. Le récit se campe sur plusieurs années. Les images sont sublimes. Les parties avec les combats, le monde réel et irréel, humain et inhumain, les personnages qui évoluent scotchent au siège. Littéralement.
L’attention se gagne dès le début. Jutengai (inspiré de Marrakech) a un côté charmant, très conte, mêlant mythologie et beauté qui m’a fait pensé à Ghibli. Un vrai petit bonheur pour les yeux. Sans parler que le côté Studio Ghibli est accentué par la très mignonne petite boule de poil croisée hamster ou je ne sais quoi qui accompagne le héros Kyuta. Dommage que son rôle soit un peu en retrait. La musique sert joliment l’animation. Le piano résonne. Les bruitages accentuent encore plus l’effet des combats. Les points s’accumulent pour former une pépite. L’ensemble a des petits défauts, mais sincèrement, mon coeur les a rapidement oublié. Il a fondu, il a craqué pour ce très bel assemblage entre image et ressenti.
Le Garçon et la Bête (The Boy and the beast) de Mamoru Hosoda narre une somptueuse histoire d’amitié, de lien parent-enfant sous formes de batailles, de conflits, des arts martieux, des valeurs, de quête. L’émotion est à fleur de peau portée par une animation à donner des étoiles dans les yeux. Foncez découvrir ce petit bijou en janvier!
PS: selon votre enfant, je vous conseillerai le film à partir de 8 ans.
Ma note :
9,5/10
Coup de cœur
Informations :
Titre vo: The Boy and the beast
Date de sortie 13 janvier 2016
Distributeur: Gaumont Distribution
Réalisateur: Mamoru Hosoda
Avec voix vo: Koji Yakusho, Aoi Miyazaki, Shôta Sometani, Suzu Hirose, Masahiko Tsugawa, Kazuhiro Yamaji, Yo Oizumi, Suzu Hirose, Sumire Morohoshi, Haru Kuroki, Mamoru Miyano, Lily Franky.
Genre: Animation
Nationalité: Japonais