Enfant, tu découvres des films qui forgent ton regard sur le cinéma. Des figures qui seront à jamais teintés d’une petite étincelle de nostalgie, d’amour, de tendresse infinie. Des petites madeleines de Proust pour les yeux. Rocky et Sylvester Stallone en font partie pour moi. L’idée d’un volet ultime, d’une dernière frappe sur le ring me tentait autant qu’elle m’effrayait.
Creed a su me surprendre. Dans tous les sens du terme. J’ai vu une magnifique lettre d’amour à cette légende qu’est l’Etalon Italien. (Non rien à voir avec un film classé X… je te vois venir toi au fond de la classe…). Ryan Coggler offre un spectacle qui marque et tape en plein cœur.
Synopsis:
Adonis Johnson n’a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd
Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d’être entraîné
par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père
avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D’abord réticent, l’ancien
champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…
Mon avis:
Le film permet de découvrir le parcours d’Adonis alias Donnie Johnson (Michael B. Jordan), le fils illégitime d’Apollo Creed, le champion des poids lourds qui a été l’adversaire de Rocky dans les deux premiers longs métrages de la franchise. D’ennemis, ils sont passé à amis jusqu’à la mort tragique du boxeur. L’émotion transpire sur la pellicule. Les yeux se teintent de souvenirs, des combats, des sentiments… Donnie a connu une enfance balloté dans les foyers, ses poingts lui servaient souvent. Jusqu’à sa rencontre avec la veuve de Creed Mary Anne (Phylicia Rashad Cosby Show rhaaa toute une autre part de mon enfance, toujours aussi pétillante, classe et magnifique). Sa chance d’un meilleur avenir. Il la saisit, seulement l’appel du ring est plus forte que tout. Son héritage lui pèse. Donnie cherche à percer dans la carrière de boxeur, il quitte Los Angeles pour Philadelphie. Sa tenacité, son audace, sa force pousseront Rocky à sortir de sa retraire, à reprendre du peps.
La relation Creed/Rocky est mis en scène avec talent. Le lien père de substition, la transmission demeurent au cœur de la trame. Rocky trouve ce qu’il lui manquait depuis la mort d’Adrian et Paulie dans son lien avec Creed. Comme un second souffle. Et Creed lui voit une occasion d’exister pour lui en dehors du nom et de l’ombre de son défunt paternel.
L’émotion montre crescendo. Les moments d’échange entre les deux acteurs sont comme un assemblage brillants, un passage de flambeau superbe. Tout rappelle doucement le canevas du premier Rocky. Le choix de l’adversaire “Pretty” Ricky Conlan (le véritable boxeur Tony Bellew), le côté je te combats pour ton nom pas pour ton palmarès. La romance avec Bianca (Tessa Thompson), une chanteuse qui perd progressivement l’audition. Leur relation a un côté frais, doux, ce petit contre poids nécessaire aux tourbillons du boxeur sur et en dehors du ring. Michael B. Jordan et Tessa Thomson forment un couple si naturel, si réaliste que le parallèle avec le coach Rocky et Adrian se pose. Cette sensation d’avoir retrouvé son chez soi. De revenir à ces petites choses qui nous ont touché, émue, retourné s’installe.
Creed s’inspire visuellement des autres volets de la saga, tout en présentant une nouvelle image. Les clins d’oeil sont nombreux. Sans étouffer, ils accentuent le côté transmission avec force et virtuosité dans un axe plus moderne. Comment vous dire que j’ai fondu ? J’étais cramponnée à mon siège. J’ai vibré du début à la fin. Les combats donnent envie de se lever, de crier, de soutenir au maximum Donnie.
J’étais sceptique sur la prestation de Michael B. Jordan. J’en ressors avec des étoiles dans les yeux. Un uppercut direct dans mes idées. Impressionnant de A à Z. Littéralement. L’acteur parvient à retranscrire à la perfection les émotions de son personnage. Il tient tête à Sylvester Stallone avec passion. Sa rage, sa frustration se ressentent à merveille. Comme son amour, sa tendresse, son amitié. Il marque l’esprit. Stallone, ah Stallone, l’Etalon Italien reste à jamais le meilleur. Il écrase le film. Il est lumineux. Radieux. Il est cet oncle, cet ami, que l’on a plaisir à retrouver. Le boxeur a vieilli, il accuse le poids des années moralement et physiquement. Pour la première fois, face à sa mortalité, il baisse les bras. Creed lui redonnera du poil de la bête. Leur relation apporte à chacun ce qui lui fallait pour avancer petit pas par petit pas. Leur lien a des très beaux moments dans l’humour, la tristesse, la joie. J’ai eu des larmes.
Au final : Ryan Coogler signe avec Creed, un film de transmission émouvant, nerveux, passionnant, exaltant, touchant… un magnifique au-revoir de Stallone dans une dernière salve de coups. Michael B Jordan gagne des points devenant un champion de cœur.
Ma note:
Coup de coeur
9,5/10
Informations:
Titre : CREED – L’HERITAGE DE ROCKY BALBOA
Titre original : CREED
Date de sortie : 13 janvier 2016
Réalisé par : Ryan Coogler
Avec : Sylvester Stallone, Michael B. Jordan, Tessa Thompson
Durée : 2h10
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