Dernière séance film d’horreur sur le papier, qui s’avère davantage une criante démonstration d’amour au cinéma de Laurent Achard. Le style est particulier, avec un petit air de vieux dans le traitement. J’entends par là, que les images sont comme ancrées dans une réalité d’une autre temps. J’ai cru replonger dans des titres des années 60/70.
Le héros Sylvain (Pascal Cervo) est projectionniste dans un cinéma de Province. Dès le début c’est une situation irréaliste qui se présente. Le jeune homme est un meurtrier qui garde des trophées de ces victimes. C’est bien connu, les amateurs de salles obscures sont des criminels dans l’âme. J’ai eu un sentiment étrange entre cette idée et les affiches qu’on peut découvrir sur les murs du cinéma La captive, French Cancan ou encore Lasts Days. Un mélange assez détonnant pour un petit lieu de culture filmographique loin de la capitale. Non, que je ne conçois pas que des oeuvres de cet acabit y soit diffusés, juste que c’est pas vraiment le constat dans la vie quotidienne. La salle ressemble à son personnage principal décalé de la réalité.
Mon soucis pour m’attacher totalement à Dernière séance a été le traitement. Malgré de longues scènes, des plans soignés, des teintes de couleurs qui séduisent par leur aspect nostalgiques, l’origine du Mal est mal abordé, j’ai pensé à Norman Bates perdu dans un complexe d’oedipe. Puis pourquoi j’ai pensé à la Batcave avec son sanctuaire sous le cinéma? Sentiment bizarre de voir le pourquoi du comment des crimes de Sylvain. L’acteur Pascal Cervo est brillant dans la peau du psychopathe. La peur est là néanmoins, psychologiquement c’est intense. L’oeuvre de Laurent Achard réussit son rôle de donner des frissons.
Dernière séance a un je ne sais quoi qui m’a captivée, un grain frappé d’un autre temps, d’un autre lieu, des acteurs savoureux, un amour du cinéma qui le rend subtil avec une petit once d’horreur.
Interdit aux moins de 12 ans
Note: 7/10