Comment j’ai détesté les Maths est une vraie pépite. Moi qui avais une sainte horreur des chiffres pour les mathématiques, j’ai pris plaisir à découvrir le film de Olivier Peyon. Remarquez, ma nullité proche du zéro en mathématiques, ne m’a pas empêché d’exploser les scores en sciences économiques, (au plus grand damn de mes professeurs). ça marchait nettement mieux de calculer les sommes d’argent en jeu que les coefficients vectoriels et compagnie.
Synopsis:
Les maths vous ont toujours barbé, vous avez toujours pensé qu’être nul en maths était une fatalité, bref vous les avez toujours détestées! On aurait pu se contenter d’en rire si elles n’avaient pris une telle place dans notre société : Apple, Google, Goldman Sachs ne sont plus qu’algorithmes et formules mathématiques. Comment les maths en sont-elles arrivées à souffrir d’une telle désaffection au moment même où elles dirigent le monde ?
A travers un voyage aux quatre coins du monde avec les plus grands mathématiciens dont Cédric Villani (Médaille Fields 2010), Comment j’ai détesté les maths nous raconte comment les mathématiques ont bouleversé notre monde, pour le meilleur… et parfois pour le pire.
Le ton est drôle, savoureux. J’ai souri à de nombreuses reprises. Je me suis retrouvé dans ces élèves limites paniqués devant leur cahier. J’ai aussi eu une énorme pensée pour mon monstre de 8 ans qui adore littéralement les mathématiques. Pour ma part, je fuis presque en l’entendant me parler d’alternance, de multiplication, de coefficients… Pour lui, c’est comme une seconde nature, les chiffres, les algorithmes et autres sont un jeu. Le documentaire démontre que tout le monde ne craint pas les vilains mathématiques. Les protagonistes l’expliquent merveilleusement à travers des scènes de la vie courante, c’est aussi simple que de l’eau qui coule. Et j’admire la manière de rendre les formules à la portée du commun des mortels. Sans avoir la bosse des mathématiques, le spectateur trouve une approche qui change sa vision. François Sauvageot donne envie de donner passer outre les petits piques de frissons à l’évocation des mathématiques. Cédric Villani bluffe par ses connaissances. -le voir partir chercher ses accréditations en chausson m’a mis un grand sourire, il va au delà des apparences-. La matière scientifique se pare dans le documentaire d’un visage étonnant, effrayant par moments, tendrement drôle avec son humour à d’autres, captivant et attisant la curiosité dans tous les cas.
Olivier Peyon réussit à décomplexer. Il pose les mathématiques comme une belle lettre de noblesse que nous négligeons peut-être trop facilement, avec une aisance qui surprend. Les mathématiques sont omniprésents dans le quotidien à une échelle plus ou moins infinitésimale. En sortant de la salle, j’en suis venu à voir d’un autre oeil mon poussin fan des mathématiques surtout après l’une des interrogations d’un chercheur: pourquoi du miel coulant sur un tapis roulant fait-il des formes différences selon la vitesse du tapis? Typiquement le genre de questions, que mon 8 ans a dans le crâne, et qui me laisse perplexe. J’irai pas ressortir mes cours, ni les programme, mais Comment j’ai détesté les Maths touche du doigt les réformes qui ont rendu impopulaire cette discipline avec une facilité déconcertante sans montrer un seul tableau noir rempli de formules obscures (pour moi pas pour tous). Ca prête à réfléchir, si l’approche était différente, peut-être que la génération modernes apprécieraient plus les mathématiques.
Note:
8/10
Plus d’informations:
Sortie: 27 novembre 2013 / Distributeur: Haut et Court / Genre: Documentaire