Synopsis:
Armida Miserere est l’une des premières femmes directrices de prison d’Italie. Régulièrement menacée de mort, elle n’a pas froid aux yeux et impose son autorité tout en s’appliquant à faire respecter les droits des détenus. À la fois forte et fragile, pugnace et sensible, elle rêve aussi d’une vie familiale sans histoire. Sa vie bascule le jour où son mari se fait brutalement assassiner par la mafia. Désormais sans attache, elle accepte la direction de prisons parmi les plus dures d’Italie, sans jamais renoncer à sa quête de vérité et de justice.
Avis:
Comme le vent a un charme que j’apprécie dans les films italiens, décalé, sobre. Marco Simon Puccioni pose sur grand écran une histoire inspirée de faits réels. Il suit Armida Miserere l’une des premières directrices de prison. La mafia est invisible, sa présence se ressent néanmoins fortement. Le climat politique intense, dur aussi. La fiction s’étend sur plusieurs années. L’évolution temporelle se suit avec les vêtements, les paysages, les objets, les coupes. Tout part de l’assassinat du conjoint d’Armida, tout change. Aucun jugement n’est posé. Juste de événements, des ressentis, parfois d’une manière trop oppressante, trop pesante. La vie d’une femme hors du commun se décline sous les yeux du spectateur avec des instants de profonde solitude. Pour son héroïne, mais aussi pour moi. J’ai eu le coeur serré. Armida semble se porter volontaire pour se noyer, oublier sa peine. Le réalisateur offre une grosse partie pour découvrir son personnage. Il semble l’aimer, vouloir lui donner un exutoire, comprendre pourquoi cette femme a agi ainsi à l’époque. Le drame ne quitte jamais l’atmosphère.
Valeria Golino porte le film. Littéralement. La comédienne irradie une force, une tristesse, une infinie énergie mélancolique, étrange, qui captive. Son interprétation s’avère brillante, elle réussit à poser sur la pellicule un personnage intense, complexe, étonnant, incroyablement fascinante. Son éthique subjugue, comme sa fragilité latente, Armida devient palpable, l’actrice offre une performance savoureuse. Filippo Timi, joue le rôle d’Umberto, il est le choix parfait, l’alchimie fonctionne.
En résumé: Comme le vent possède un esthétisme pure, simple, sobre qui permet de s’immerger dans l’univers carcéral d’une directrice de prison que le destin brise en lui ôtant l’amour de sa vie. Les mots sont bouleversants. Les silences pesants, lourds, referment mille raisons de se demander comment ne pas craquer, comment rester intègre, se lever, et continuer son combat quand l’étincelle n’est plus là.
Note:
7/10
Informations:
Sortie: 18 juin 2014 / Distributeur: Bodega Films/ Genre: Drame , Biopic
Casting: Valeria Golino, Filippo Timi, Francesco Scianna