Bruegel est une œuvre intéressante. Elle montre l’environnement du peintre, du début du XVIème sicèle en Flandre. Le visage offert de la colonisation s’avère douloureux. Le despotisme espagnol en Hollande crève l’écran. Une partie de l’histoire explique l’origine d’un tableau. Le visuel permet de rentrer dans un des plus beau chef-d’œuvre de la peinture. C’est comme si une porte s’ouvrait pour rentrer dans la toile. Les acteurs sont excellents dans la reconstitution d’une époque sortie tout droit d’un tableau. Rutger Hauer interprète Bruegel d’une manière étonnante intervenant dans la trame pour le plus grand plaisir des fans du comédien comme moi.
Synopsis: Année 1564, alors que les Flandres subissent l’occupation brutale des Espagnols, Pieter Bruegel l’Ancien, achève son chef d’œuvre « Le Portement de la croix », où derrière la Passion du Christ, on peut lire la chronique tourmentée d’un pays en plein chaos.
Le film plonge littéralement le spectateur dans le tableau et suit le parcours d’une douzaine de personnages au temps des guerres de religions. Leurs histoires s’entrelacent dans de vastes paysages peuplés de villageois et de cavaliers rouges. Parmi eux Bruegel lui-même, son ami le collectionneur Nicholas Jonghelinck et la Vierge Marie.
La tâche est titanesque et audacieuse. L’idée de baser tout un scénario sur une seule création de Bruegel Le Portement de croix datant 1564 est délicat à mettre en scène. L’auteur de la peinture avec tous les personnages qui ont gravité dans son sillage prennent vie avec des petites imperfections. Les yeux profitent d’une approche captivante. Une plongée directe dans la toile au delà de l’objet, le public voit le dessous d’une oeuvre. Le réalisateur réussit à transmettre sa passion pour le peintre de la Renaissance. Plusieurs séquances sont sublimes, elles transpirent d’une atmosphère incroyable. La violence des actes des soldats espagnols interpelle, elle rappelle les moments de l’histoire pas toujours glorieux et les villageois opprimés serrent le cœur. Les qualités esthétiques de Bruegel, le moulin et la croix sont indéniables, les idées narratives titillent la curiosité des amateurs d’art. Néanmoins, un seul bémol reste le dynamisme un tantinet lent et les explications qui ne sont pas toujours complètes. J’oubliais aussi les fonds verts parfois trop visibles. L’attention s’en trouve amoindri, malheureusement, le film ne m’a pas totalement convaincu. L’émotion surprend car le film de Majewski est contemplatif, trop peut-être, pour séduire tout le monde. Si vous n’appréciez pas les balades dans les musées, le travail mis en image risque de vous refroidir. Le personnage de Bruegel ne laisse pas de marbre, j’ai été étonnée devant le caractère presque mégalomane du peintre. Les longueurs disséminées par ci par là, du moins, j’en ai ressenti plusieurs, elles refroidissent un peu la chaleur picturale.
Note: 6/10
Disponible en DVD depuis le 12 juin 2012 distribué par Sophie Dulac Distribution.
T’as pas parlé des bestioles!
Comment ça, t’as pas été touchée par le veau dans son panier d’osier (qui m’a fait mourir de rire) et les corbeaux gourmets?
@cineaster les animaux m’ont pas marqué plus que ça. J’ai surtout eu les yeux focalisés sur les nez coupés par les fonds verts.