The Scribbler m’avait intriguée sous sa forme de roman graphique écrit par Dan Schaffer (paru en 2006). La proposition de visionner son adaptation en film me tentait. Je me suis laissée emporter par la curiosité. Le long métrage sera disponible en VOD dès le 1er octobre puis il sortira en DVD le 17 décembre. L’occasion de retrouver l’actrice d’Arrow Katie Cassidy en tête d’affiche héroïne à la personnalité multiple, punk, perdue, décalée. Elle nous entraîne dans une aventure visuelle qui flirte à plusieurs moments avec Sucker Punch. Le manque de moyen dans l’oeuvre de John Suits se ressent, la trame visuelle et le scénario sont remplis de potentiels non poussés à fond.
Synopsis :
Antichambre de l’enfer sur terre, la Tour Juniper regroupe une variété de sociopathes et dégénérés mentaux, violents de préférence.
Un enfer dans lequel vit Suki, une jeune femme qui tente de vaincre sa maladie mentale à l’aide d’un nouveau traitement dont elle ne contrôle pas tous les effets… Alors que les meurtres se succèdent à Juniper, Suki va très vite devenir le suspect n°1.
J’ai fini la séance partagée. Eclatée comme Suki. Empli de contradictions, The Scribbler possède une toile fascinante. Il attire et retient dans ses filets. La manière d’aborder les troubles de la personnalités s’avère intéressante. Le traitement fait des clins d’oeil aux électro-chocs dans une version portative. L’humour, le sarcasme voilant la narration, les dialogues et les situations se savourent. (Le chien Hogan comme le seul habitant masculin de la tour, la victime de la mode qui ne supporte plus les vêtements, la Bunny, la dingue gothique… ont su me faire sourire).
Pourquoi j’ai accroché? Pour le petit plaisir de retrouver au casting des héros de séries Eliza Dushku (Buffy contre les vampires, Angel, Dollhouse), Michelle Trachtenberg (Buffy), Garret Dillahunt (Les 4 400), Michael Imperioli (Les Sopranos) ou Gina Gershon (Volte/face, PS: I Love You…), Billy Campbell…
Pour le visuel illuminé comme ses hôtes, pour les questions posées sur la normalité, la conformité en société. Qui est normal? Qui ne l’est pas? Comment se pose les limites de la folie, sur le regard sur le traitement des soins psychiatriques, sur l’univers un brin fou, complexe. Et j’ai craqué sur le personnage central: Suki. Elle a une prestance qui repousse les ténèbres et les noirceurs des événements. J’ai été happée par son mode de fonctionnement, ses doutes. Pas une fois, la jeune femme ne s’interroge sur son ami Hogan. Elle met sur la sellette ses nombreuses personnalités. Elle s’accuse et plus particulièrement sa partie qui gribouille sans cesse: Scribbler.
La vérité se dévoile de façon fragmenté comme son héroïne. Surprenante. Envoutante. Jouant sur le fil du yin et du yang, le récit réussit à emmener là où il le souhaite. Un petit tour dans la folie avec des citations d’écrivains comme Henry Miller ou Charles Bukowski. La touche en est plus décalée.
Pourquoi je n’ai pas eu un coup de coeur? L’adaptation se complique. Certains moments semblent manquer de développement, d’explications, d’autres sont superbes. L’impression de naviguer dans un esprit fêlé du début à la fin semble se poser. Bizarrement, malgré les raccourcis, l’accroche se produit et fonctionne avec plus ou moins d’intensité. Du moins pour moi.
Conclusion: The Scribbler se termine sans laisser indifférent. Il percute sur des idées, les pose, les offre et transporte. Le rendu final se montre étrange, étonnant, mi-figue mi-raisin. Une aventure à tenter pour son héroïne principale et son graphisme.
Note:
7/10
Informations:
Disponible en VOD dès le 1er octobre 2014 et en DVD dès le 17 décembre 2014.
Remerciements à Pathé pour la découverte.