☙Synopsis:☙
Alors que son fils, homosexuel, commence une relation et s’apprête à passer une importante audition, un père se bat pour que son entreprise survive, en y investissant son propre argent. La communication entre eux n’est pas facile tous les jours, d’autant que le père n’est pas souvent pas à la maison, mais un événement terrible va obliger le père à mieux connaître son fils…
☙Mon avis:☙
Plus jamais seul possède un côté touchant. Au-delà de l’acceptation de la sexualité de l’autre, il dégage un message sur l’amour paternel qui prend aux tripes. Mais pas uniquement…
A travers le portrait d’un jeune chilien, le regard se pose sur la sexualité et les désirs. Les idées préconçues, les normes de l’hétérosexualité pèsent lourds. L’atmosphère se teinte d’une étrange ambiance. Les notes de musique se font messager éthéré des sentiments. Les désillusions du jeune héros se pose sous les yeux du spectateur. Dans une première partie, son homosexualité et son ambivalence se posent.
Les images mettent tout en place. Les mots se font presque silencieux et absents. Les émotions passent davantage par les photographie et les notes de musique. Le réalisateur suit un père et son fils. Deux étrangers dans une même maison, deux êtres qui vivent ensemble mais ne partagent pas une partie de leur vie. Deux coeurs enfermés dans un carcan qui bouleverse. La complicité se ressent comme le respect. Ils sont dans leur cocon. Seulement, les autres existent. Les autres avec leur violence verbale et physique. Un fossé se creuse, à plusieurs niveaux.
Une touchante approche de l’amour paternel entre le père et le fils puis avec les autres protagonistes. Alex Anwandter appuie là où ça fait mal avec tact, douceur parfois et brutalité à certains moments. Le choc de l’agression pousse à observer cette haine qui déferle devant nous. La cruauté dans toute sa splendeur s’étend sur la pellicule et prend aux tripes. Dure. Les trahisons ne viennent pas forcément d’où nous pourrions le croire. La réalité est brute, amère, brutale. Elle éclate, emportant dans son sillage tout une parcelle d’espoir.
Les effets visuels comme le brouillard accentuent cette impression. Le coeur se serre. Le coeur se vrille. Le coeur pleurt devant cette génération combative, rêveuse mais qui souffre de l’avis des autres sur sa sexualité par exemple ou sur les clichés, la danse pour un garçon c’est obligatoirement dû à son orientation sexuelle. Le père devient central. Le père occupe toutes les pensées à la chute terrible de son fils. Chute, dans le sens que les ailes brisés par le destin, par cette homophobie écrase littéralement toute lueur de jour meilleur. C’est atroce et intense.
Ce père qui se bat, qui décide de trouver coûte que coûte les coupables. Ce père qui est obsédé par les illusions perdues. Ce père qui ouvre les yeux sur la sexualité de son fils et s’en moque. Peu importe l’homosexualité de sa progéniture, il sait depuis longtemps qu’il sort du moule commun. Il est juste perdu par rapport à son hétérosexualité. Le suspense sur le chemin pour réussir à aider son fils étouffe. Comment ce père pourra-t-il offrir un monde meilleur à son enfant à la coquille abîmé? Il m’a secoué. J’ai pensé à mes propres enfants. J’ai pensé à ce que je serai capable pour eux. J’ai vu un zone sombre, terrible.
Le musique appuie comme une sirène, comme un message d’alerte sur la descente de ce héros qui découvre par bribes le monde de son fils. La violence se déchaîne, la violence arrache tout. Les notes prennent leur sens, comme un tango, une valse, elles se mêlent aux émotions. Je regrette de ne pas avoir davantage dans Plus jamais seul. Je suis ressortie mitigée de la salle. Je n’arrive pas à expliquer pourquoi… Pourtant, c’est un film qui mérite d’être vu, qui devrait être vu.
☙Ma note:☙
☙ 6/10 ☙
☙Informations:☙
Date de sortie 3 mai 2017
Durée: 1h 21min
De Alex Anwandter
Avec Sergio Hernandez, Andrew Bargsted, Jaime Leva
Genres Drame, Action
Nationalité Chilien