[Avis] ☙ Marina Bellezza☙ par Silvia Avallone

☙Synopsis:☙
Une vallée du Piémont, dans les contreforts des Alpes, autrefois prospère. L’industrie lainière qui la faisait vivre s’est délocalisée au début des années 2000 et dans ces petites villes à présent désolées, les jeunes se résignent à voir la crise s’éterniser. Mais Andrea et Marina, eux, ont des projets d’avenir. Lui rêve de plaquer sa famille bourgeoise et ses diplômes universitaires pour élever des vaches dans la ferme d’alpage de son grand-père. Elle écume les kermesses et les télécrochets dans l’espoir de devenir une star. Avec son allure et sa voix de déesse, une volonté de fer et la morgue de ses vingt ans, Marina est convaincue que sa place est au centre des regards faute d’avoir su retenir celui de son père. Andrea et Marina. Attraction et répulsion. Tout semble les éloigner et pourtant une passion dévorante les unit depuis l’adolescence, une fièvre qu’ils se promettent à chaque fois d’éteindre. Mais est-il raisonnable d’être sage quand  » (leur) génération (est) exclue de tout, née au mauvais moment au mauvais endroit. Alors autant se retirer sur la frontière. Rebrousser chemin, désobéir.  » Dans ce deuxième roman, Silvia Avallone se montre une fois encore incroyablement douée pour décrire les failles de notre société, les doutes de sa jeunesse et le mouvement qui la pousse à se réapproprier sa terre et ses origines.

☙Mon avis:☙
Silvia Avallone était inconnue pour moi. Je n’avais lu aucun de ses écrits. Marina Bellezza était une totale découverte, une plongée dans la littérature italienne. L’auteur osculte sa génération à travers le destin de Marina et Andrea. Son regard dévoile une Italie touchée par la crise et les choix de Berlusconi.

Le roman pousse à voyager, à découvrir le Piémont, les paysages servent d’écrin aux situations. Ils accentuent les émotions, les notes et l’amour que Avallone a pour ces lieux se touchent du doigt. Les montagnes, les vallées, la beauté laissent entrevoir des coutumes rudes, des vies difficiles, des avenirs incertains, tout semble mourir sur place. Au milieu de tout ça, une romance s’annonce entre deux êtres opposés. Marina, la starlette, magnifique, fragile mais un tantinet insupportable se lie à Andrea, solitaire, têtu. Deux visions du monde se rencontre. L’histoire familiale côtoie les amours naissants. Marina m’a semblé insupportable au possible tout le long de ma lecture. Je me répète mais j’ai détesté son personnage. Capricieuse, caricaturale, rien n’a su éveiller mon affection. Andrea est lumineux à côté, plus réaliste, plus attachant, il a retenu mon attention.

La romance est complexe, tordue, l’envie de connaître la fin tient en haleine. Les indices posés respirent le désespoir, la tristesse et une certaine mélancolie, les deux êtres blessés entraînent dans leur sillage, foncent vers plusieurs pistes. L’imagination cherche le point final. Les deux amants rêvent d’un univers différent. Marina souhaite partir loin du monde rural. Andrea lui s’y sent bien.

Au final, le style de Avallone marque. Marina navigue entre deux eaux, désireuse de voler, de partir, de prendre son envol loin de son village. Andrea est moins rêveur. Les mots sont denses, riches, sombres, ils dépeignent une société en crise qui a du mal à se relever. Les relations se tissent, s’entrechoquent.

☙ Merci aux éditions J’ai Lu pour cette découverte ☙

☙Ma note:☙
☙ 7/10 ☙

☙Informations:☙
Auteur: Silvia Avallone
traduction: Françoise Brun
Editions J’ai Lu
Date de parution: 4 janvier 2017
605 pages
Prix: 8,90 euros
Disponible en numérique: Oui

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