L’empire des Rastelli s’inspire d’un fait économique ayant eu lieu en 2003, malgré les années, le sujet reste d’actualité. Les travers d’une société sont dépeints. Sa faculté à s’endetter aux détriments de ses fournisseurs, employés et du public. Les sommes s’accumulent pour profiter à plusieurs membres de l’industrie: vols, mascarades, pots de vin, les raisons de fuites d’argent sont multiples. La faillite gronde à chaque instant. Quelques longueurs poussent l’esprit à décrocher par instants, cependant le cadre posé s’avère splendide dans son ensemble. La descente est sinistre, magnifiquement posée en image.
Toni Servillo a su capturer tout l’espace, il est brillant dans son rôle d’Ernesto. Son personnage est courageux, fort et digne. Il réussit à effacer les défauts du scénario, à captiver le regard, à pousser à s’interroger. Dommage que le réalisateur ne soit pas allé plus loin dans son expression. Il aurait pu fouiller davantage sur le fond économique. L’appât du gain et les conséquences sur l’industrie montrent un visage pas très réjouissant des grands patrons. L’aperçu italien d’une chute est magistrale où la politique joue son rôle, ombre cruelle qui dirige et pousse à certaines décisions.
Dans l’air du temps, la crise économique accentue l’histoire. Le sujet est ardu, le traitement parfois un peu brute comme son principal héros. L’argent appelle l’argent pourrait être une des morales du film, l’amour n’a pas sa place dans l’industrie. La romance de Toni Servillo se perd un peu entre les projets de chacun, dommage, le personnage offrait un visage presque humain avec des faiblesses derrière l’aspect roc à travers elle.
3Moop raisons de voir l’Empire des Rastelli
- Toni Servillo magistral
- Pour l’inspiration du crack Parmalat survenu en 2003
- Pour le regard sur les sociétés et les levées de fonds
3Moop raisons de fuir l’Empire des Rastelli:
- des longueurs
- le sujet économique
- la fin en suspension
Note: 8/10