Le conte présenté par Hélène Angel m’a mis le coeur lourd, triste plongé dans un drame familial et les tourments de l’enfance. La version moderne du Chaperon rouge à travers les yeux d’une petite fille de 5 ans, les événements choquent, claquent et renvoient vers une part de l’humanité que l’on voudrait ne pas voir. Le loup que dépeint Christelle 12 ans séduit, ramène à la surface des souvenirs d’enfance. Je me suis installée dans l’histoire de cette famille, de ses personnages.
Peau d’homme, coeur de bête a une part obscure, qui sème le désordre. Bernard Blancan incarne un Coco plus vrai que nature, sidérant par sa brutalité, son impression d’avoir un esprit torturé, simple abîmé par son passé. Un psychopathe parfait, il a réussi à me coller un malaise, une peur, une envie d’attraper Aurélie et Christelle loin de lui, loin de cette famille étrange. L’imaginaire créé par Christelle pour sa soeur est superbe, contrastant avec la réalité de son existence tout en soulignant les ressemblances. Serge Riaboukine en flic brutal, perdu dans sa relation avec ses fille réussit à monter les larmes aux yeux.
A la fin, j’ai eu envie de pousser un énorme cri, de partir loin de cette souffrance qui transpire tellement que j’en ai eu le coeur serré. J’ai eu envie d’oublier qu’en chacun de nous, une bête dormait, car Coco est une image du pire de nous même, de cette violence enfermée. J’ai aimé l’oeuvre d’Angel mais pas forcément pour les bonnes raisons, le fond de conte a du aider à me faire accrocher, la détresse, la violence, le monde des grands beaucoup moins peut-être pas son côté sombre, j’ai envie d’être un bisounours et de croire en mon prochain (un peu, beaucoup pour mes enfants et l’univers dans lequel ils vont grandir). Je retiendrais essentiellement une superbe scène de violence imaginée par Christelle avec un Loup horriblement bluffant.
Note: 8/10
3 Moop raisons de voir Peau d’homme, coeur de bête:
- Le contraste entre les paysages et les sentiments humains sombres
- Un lot d’acteurs étonnants des jeunes filles à Coco.
- Serge Riaboukine et Bernard Blancan deux facettes différentes de la brutalité
3 Moop raisons de fuir Peau d’homme, coeur de bête: (qui n’en sont pas vraiment)
- Pourquoi les drames familiaux se situent toujours dans le terroir profond? La touche acerbe étouffe
- La violence des sentiments, des corps poussés à un extrême par son personnage de Coco en méchant loup effrayant
- la fin magnifique dans son style mais cruellement rempli de désespoir
Interdit aux moins de 12 ans
Disponible en DVD et Blu-Ray le 9 novembre 2011
Editeur: Epicentre Film Editions
superbe film hâte de le voir