Synopsis:
Pater familias comblé, par sa charmante épouse japonaise, Reiko, ses deux fistons en bas âge, Bobby et Timothy, son puma de cent kilos, Pussycat, et bientôt ses magnifiques loups, le comique Jack Douglas s’en va vivre avec sa « petite famille », en ce début des années 1970, dans un chalet isolé au fin fond de la forêt canadienne. Sa mission : réapprendre l’autonomie à ses loups, nés en captivité, afin de leur rendre la liberté.
Tel un Woody Allen propulsé sans filet dans l’univers de Croc-Blanc, Jack voit alors débarquer, attirés par l’appel de la forêt, la bande de poivrots au grand cœur de l’association écologique qu’il a lui-même fondée : un couple d’antiquaires gays, un ivrogne fou du volant, ou encore un docteur zoologue et coureur de jupons… L’expérience collective dégénère vite en aventure rocambolesque et survivaliste – une aventure où il sera question de sexe (et de zoophilie), de cuisine (et de cannibalisme), et bien sûr de l’élevage des loups !
Mon avis:
Le roman permet de découvrir Jack, le narrateur, sa femme Reiko d’ascendance japonaise, et leurs garçons. La famille possèdent des animaux de compagnie peu orthodoxes, peu commun pour des hommes. Dans leur maison du Connecticut, ils élèvent des loups. Ici le titre intrigue pousse à s’interroger ce que le lecteur trouvera en passant le cap de la première page de couverture. Nul sexe à gogo, nul recette de cuisine, c’est une excursion dans les années 70. Le héros et sa clique décident de partir dans le Grand Nord du Canada pour libérer leurs loups. Cette idée entraîne une aventure peu banale, un peu refermé sur soi, qui donne à chaque protagoniste humains comme animaux une liberté de s’exprimer qui vire parfois au loufoque. Le regard se charge d’une onde de tendresse décalée, étrangement frappadingue dans un sens.
Je me suis retrouvée à rire aux éclats en lisant. J’ai eu aussi des larmes. Je ne m’y attendais pas. Cela m’est arrivée avec ce livre sans que je m’en rende compte. Alors que les blagues décrites sont loin d’être dans la bienséance par moments, limite grivoise, irrespectueuse, un poil tordue. Elles se fondent dans l’époque de l’auteur, touchent du doigts des thèmes comme l’homophobie, le racisme… Les moeurs de l’époque en prennent pour leur grade, leur description se noient dans l’alcool, les mots douteux. Pourtant le charme a agit. Je ne peux pas dire que j’ai aimé Jack. Imparfait, tout le long, je me suis demandée quelle part dans le récit était totalement autobiographique et quelle était celle inventait. Seulement, j’ai aimé son lien avec ses loups. Son amour pour eux m’a subjuguée. Il m’a presque donné envie d’en avoir un. (Même si je pense sincèrement que son bonheur serait plus dans la nature qu’enfermé dans une belle maison).
Une lecture surprenante du début à la fin. J’ai aimé Wolf passionnément. Je n’aurai pas forcément été vers ce roman au détour d’un rayon, j’aurai raté un moment agréable, particulier. Jack Douglas a une plume incisive, politiquement limite, presque incorrecte… Il décrit dans Manuel érotico-culinaire judéo-japonais et Comment élever des loups une cohabitation inhabituelle, détonnante, mordante, truculente, remplie d’autodérision, un pur délice surprenant à dévorer pour changer d’humeur.
Merci aux éditions Wombat et à Babelio via la Masse Critique pour la découverte.
Ma note:
8/10
Informations:
Auteur: Jack Douglas
Éditeur : Wombat
Date de parution: 21 janvier 2016
Prix: 22 euros
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Frédéric Brument
Couverture de Jean-Christophe Menu
« Les Insensés » nº24
Grand format – 320 pages
Parution : 21 janvier 2016
Ce livre existe aussi en e-book (formats ePub et PDF web) au prix de 14,99 €