Synopsis:
L’Évangile selon Dédé
Après trente ans de prison, Johan Andersson, alias Dédé le Meurtrier, est enfin libre. Mais ses vieux démons le rattrapent vite : il s’associe à Per Persson, réceptionniste sans le sou, et à Johanna Kjellander, pasteur défroqué, pour monter une agence de châtiments corporels. Des criminels ont besoin d’un homme de main ? Dédé accourt ! Per et Johanna, eux, amassent les billets. Alors, le jour où Dédé découvre la Bible et renonce à la violence, ses deux acolytes décident de prendre les choses en main et de le détourner du droit chemin…Après son vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, son analphabète qui savait compter, c’est à un malfrat repenti que Jonas Jonasson donne une seconde chance. Déjanté !
Mon avis:
Dédé l’assassin n’est pas de la prime jeunesse. A croire que Jonas Jonasson a une tendresse particulière pour le troisième âge en posant ses personnages centraux dans le fleur de l’âge. Ici, le meurtrier s’avère étonnement attachant. Il possède un charme décalé, surprenant. L’air de rien, les filets se resserrent, l’envie de savoir si la rédemption de cet ancien casseur de genou, violent sera définitive ou juste une passade.
Sur sa route, au détour, d’un coup du sort, après une rencontre avec le Comte, le réceptionniste Per Persson et sa nouvelle amie la pasteur Johanna deviennent ses associés. A eux l’encaissement, et à lui le défoulage sur les victimes. Les sous rentrent dans la caisse. Tout roule pour le mieux. Du moins, jusqu’à l’illumination de Dédé. L’impensable se produit. Le repenti religieux. Dans une savoureuse aventure, l’histoire se pare d’une facette remplie d’un ton drôle, un tantinet irrévérencieux, moqueur, critique, mordant. Tous les coups sont permis. Mon cerveau s’est laissé prendre au jeu. Malgré l’étrangeté, les faces bizarres, l’univers mafieux/gangster l’a ensorcelé. Ajoutez à cela une plume plaisante, une trame originale, au final, j’ai pu découvrir une très belle surprise portée par des personnages hauts en couleur, attachants, comiques. Une pause agréable, déroutante, loufoque, complètement barrée qui fait du bien. Tellement déjanté que la part fantasque laisserait presque croire que tout pourrait réellement se produire de l’association à la reconversion.
Dans mon imagination, j’imaginais une version de Pers habillé comme Spirou, Johanna comme la Mort dans Dead Like Me, et Dédé sorti tout droit des Sopranos en compagnie du Comte et de la Comtesse. J’avais un sourire sur le visage tout le long. Vous voyez pourquoi? Non? Entre cette image et le déroulement, j’ai eu une belle lecture.
Jonas Jonasson livre un récit espiègle. La rencontre entre un trio improbable. Les sourires naissent au fil des pages. L’humour noir, le cynisme, les pointes décalées forment un ensemble délicieux à découvrir. Je me suis retrouvée à sourire bêtement. J’ai même eu des fous rires à certains passages. Les aventures de Dédé et ses acolytes démontrent que le destin n’est jamais acquis. Les secondes chances existent, pouvant réserver leur lot de surprises. Le bonheur n’est pas forcément là où le nous croyons. Les rebondissements dynamitent le récit, le rendent attrayants, captivants. Les pages se tournent. La fin arrive et un seul mot survient à l’esprit: déjà?
Merci pour la découverte aux éditions Presses de la Cité et à Babelio. Livre reçu via une Masse critique.
Ma note:
8/10
Informations:
Traduit par Laurence MENNERICH
Parution le 18 février 2016
480 pages
Editions Presses de la Cité.
Thèmes: Comédie, Humour noir, Rédemption