Synopsis:
« 89 Mois », le premier roman de Caroline Michel, paraîtra le 4 mai.
89 mois, c’est le temps qu’il reste à Jeanne pour faire un enfant. Elle a 33 ans, pas d’homme dans sa vie et pense qu’à 40 ans, son corps sera hors-jeu. Finie la quête de l’âme sœur, il lui faut simplement un géniteur !
Mon avis:
89 mois narre l’envie d’enfant de Jeanne. Du haut de ses 30 ans, l’héroïne se rend compte qu’avant de souffler l’âge fatidique à ses yeux pour en concevoir un à elle, il ne lui reste que 89 mois. Ce décompte sonne comme une fin, un temps limite pour que ses ovules fonctionnent correctement et lui permettent d’avoir sa famille à elle. Elle rêve d’avoir un bébé. Le hic, la voilà célibataire, son conjoint Julian après plusieurs années l’a plaquée. Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui, des méthodes existent pour concevoir. Une femme peut envisager d’avoir un bébé toute seule. Le concept de la famille a évolué. Jeanne décide de tenter l’aventure, elle sort de son carcan pour réaliser son souhait. Sa route se peuple d’aventures sans lendemain, le soucis, pour avoir un enfant, adieu les protections, la probabilité d’attraper une maladie en plus de tomber enceinte est grande. Ce point m’a dérangée. J’ai eu l’impression d’être un vieux con (enfin une), un peu réac à penser à la santé. (Imaginez mon cerveau s’est inventé des scénarios atroces de maladies et d’enfant orphelin…). J’ai souri par contre devant l’histoire de ce désir, avec le choix du prénom de l’enfant. Il est déjà choisi: Augustine. Peu importe l’avis et le parcours pour l’obtenir, Jeanne suit son idée. J’ai admiré sa tenacité, son tempérament et sa force.
Caroline Michel possède une plume fraîche, agréable à lire. L’auteur pose un sujet profond sous ses airs légers. L’envie d’enfant sans forcément avoir un couple stable, voir pas du tout de conjoint, l’envie quand l’autre ne l’a pas, l’envie quand tout semble se liguer pour ne pas y arriver. Le désir de maternité est dépeint fortement. Intensément. Avec ou sans père, le temps a changé. Le ton se pare d’une délicatesse parfois étonnante, décalée avec les actes de son héroïne. N’avoir pas de père est-il pire que de grandir avec un parent absent?
La femme moderne a changée, elle travaille, jongle avec plusieurs facettes de sa vie, professionnelle et privée. Aujourd’hui, l’amour n’est pas forcément nécessaire pour fonder une famille. Une femme peut avoir un bébé seule. Faut-il attendre de rencontrer la bonne personne au risque de ne jamais la trouver pour devenir mère? Faut-il abandonner ses rêves pour l’autre? De jolies interrogations se placent en fond de la quête de géniteur.
Je dois dire que le style d’écriture fluide, surprenant, captivant m’a séduite. J’ai peut-être eu du mal parfois car je ne partage pas la conception de l’héroïne pour réussir à atteindre son but. Le coup d’un soir sans protection, sans insouciance, j’ai du mal, j’avoue. Et malgré que je demeure en bémol sur plusieurs points, je me suis surprise à aimer Jeanne. A guetter la fin, à vouloir savoir si la femme deviendrait mère, à l’aimer avec ses doutes, ses peurs, ses interrogations, son amour, ses petites et grandes impressions.
Caroline Michel a réussi à me donner envie de suivre même avec ses imperfections son récit. De plus, une originalité se pose sur la narration, Jeanne semble s’adresser au lecteur comme si il était son enfant. Son aventure a une part truculente délicieuse qui se suit avec plaisir. Un premier roman étonnant, troublant par moment, délicat.
Remerciements aux éditions Préludes et à NetGalley pour la découverte.
Ma note:
8/10
Informations:
Editions Préludes
Date de parution: 4 mai 2016