Désordres réussit à mettre un lieu isolé sur le devant de la scène. La maison isolée, en retrait du village se pose comme un personnage à elle toute seule, mystérieuse, possédant une aura d’énigmes et d’intrigues. Elle soulève des questions sur son passé, sur son pourquoi du comment. J’ai été captivée par cette vision du lieu qui renferme des secrets, un enracinement qui touche plusieurs des habitants. Chaque être vivant a ses origines, son passé. Mais celuide Niels Schneider (Thibault) prend rapidement le pas sur tous les autres. Il captive, retient l’attention.
Synopsis:
Vincent, professeur d’histoire-géo vient d’emménager avec sa femme Marie et leur fils dans une vieille demeure du sud-ouest de la France.
Nommé dans le lycée d’une petite ville, il aspire à une vie plus proche de la nature.
Marie, pianiste de renommée internationale, a décidé de le suivre à contrecœur dans cette nouvelle vie…
Très vite, Thibault, élève de Vincent commence à s’immiscer dans la vie du couple…
Mon avis:
Le calme paisible de la maison contraste avec la tempête des sentiments de ses protagonistes. Etienne Faure semble vouloir poser des fausses pistes en mettant en scène un couple de couleur dans une bourgade profonde de la France, loin de la ville, dans la nature. Le réalisateur joue avec les nerfs. Il parvient à installer un thriller psychologique intéressant. Il prend par la main et déroute. Dès les premières minutes, j’ai eu l’impression d’un lourd secret, d’un lourd tribu qui étouffe et demande à sortir même au prix du sang autour de ces lycéens qui accueillent Vincent. Le trio d’acteur est saisissant Isaach de Bankolé ne voit rien venir. Il m’a semblé à la limite de son propre univers perdu dans sa bulle, insensible et complétement à l’ouest des événements comme si tout le monde était gentil. Non, le monde n’est pas un pays de Bisounours. L’acteur donne envie de croire aux autres, de ne pas s’inquièter de la noirceur humaine. Face à lui, Niels Schneider m’a bluffée. Littéralement, le jeune comédien s’aère lumineux, ramenant tous les regards sur sa personne, son personnage.
Très vite, les brèches de sa personnalité se dessinent, j’ai voulu connaître le pourquoi du comment de l’émotion triste, dure et un peu folle qui lui brille au fond des yeux. Puis, tout le long de Désordres, j’ai pas pu m’empêcher de penser que Niels ressemblait à Robert Pattinson, un côté séduisant ténébreux, brisé. Entre les deux hommes, Sonia Rolland, certes j’avoue elle est magnifique, seulement sa beauté est au delà des apparences, elle incarne Marie qui semble avoir tout abandonner pour le bonheur de son époux, au détriment de sa propre joie. Elle paraît désincarnée, vide, sensible et forte. Thibault sera la petite goutte qui fera éclatée le couple en morceau. Je me suis interrogée sur les motivations du lycéen, puis le déclic vient, il se présente dans un écrin touchant.
Et si vous regardiez mieux qui vous laissez entrer dans vos vies? Si vous vous méfiez un peu des apparences? Désordres pose un très belle interrogation sur les racines, sur le passé qui nous forme, nous offre notre futur. Sur les liens qui nous bouleversent, sur les relations qui nous poussent à certains actes. Les secrets des familles et leur repercussion prend un tournant captivant dans l’oeuvre de Faure. J’ai le coeur partagé car l’émotion est là jusqu’au dernier clap de fin, seulement c’est trop inégal, le thriller agit néanmoins parfaitement. J’ai été émerveillée par le trio d’acteurs. Ils sont attachants. Mon coup de coeur est Thibault, perdu, enfermé dans un carcan. A vous de découvrir lequel. La tension règne du début à la fin.
Ma note: 7/10
Sortie: 17 avril 2013/ Distributeur: Re-Distribution / Genre: Thriller,
Isaach de Bankolé, Sonia Rolland, Niels Schneider
Plus d’informations: (sources Allocine)
Le réalisateur, Etienne Faure, a choisi un genre spécifique pour son film, celui du thriller : « Le point de départ, c’était la manipulation, la complexité du rapport humain dans la possession et la dépossession d’une personne. Le thriller psychologique correspond bien à la façon de traiter ce sujet. J’aimais l’idée de réunir plusieurs personnes dans un lieu relativement isolé, confiné, un peu comm… Lire la suite
Thèmes clés du filmLe metteur en scène s’exprime sur les enjeux qui, selon lui, portent ce thriller psychologique qui joue sur les apparences : « Ce qui m’intéresse c’est la complexité de la nature humaine et notamment les thématiques que sont les secrets du passé, la dualité de notre personnalité et notamment l’ambiguïté sexuelle. Et aussi, bien sûr, le fait d’être étranger quelque part. »
Sites officiels:
www.re-distribution.fr
www.desordres-lefilm.net
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