Des hommes sans loi est l’adaptation du roman autobiographique de Matt Bondurant le petit-fils de Jack Bondurant (interprété brillament par Shia Labeouf).. Le roman est sorti aux éditions Archipel sous le titre Pour quelques gouttes d’alcool puis en Archipoche sous le nom homonoyme. Le film de John Hillcoat installe sur grand écran avec la magie du cinéma l’histoire vraie des frères Bondurant. Une histoire teintée de violence et d’amour sous fond de prohibition.
Loin des grandes villes, loin des foules, loin des gangsters célèbres des années John Dillinger, Al Capone, Charles Lucky Luciano ou Johnny Torrio,
des hommes sans loi s’intéresse à la délinquance dans les petites villes de campagne. Je suis une incorrigible fan des années 30 dans les films ou les séries. Le casting était prometteur: Gary Oldman, Tom Hardy, Shia Labeouf et Jessica Chastain pour n’en citer que 4. Les acteurs font rêver, ils ont tous des longs métrages séduisants à leur actif. (Oui même Shia, j’aime bien pour me détendre, ça casse pas 3 pattes à un canard, mais ça prend pas non la tête). Avant la projection, je n’ai pas eu le temps de lire le livre dont s’inspire le réalisateur John Hillcoat. J’ai juste lu le synopsis, comme souvent, pour ma part, vu que les bande-annonce hormis au cinéma je les regarde très très rarement. J’ai vu les avis après le Festival de Cannes, je suis pas totalement dans une grotte, je suis simplement de ceux qui apprécient se faire leur propre avis. J’aime arriver les yeux tout neufs, être surprise.
Et je ne suis pas déçue, j’ai eu une véritable pépite visuellement. Ma premier sentiment ressort avec une photographie des années 30 sublime. Les plans, les regards, les gestes, la caméra saisit avec brio l’émotion, la violence, les faits. J’ai été subjuguée par les images. J’ai même cru un instant avoir emprunter la DeLorean pour un retour vers le passé. L’immersion dans les années folles de la prohibition est incroyablement saisissante pour ma part. J’ai vraiment eu la sensation de me retrouver au milieu des gangsters et des autres personnages.
Par contre, j’ai eu malgré les hauts le coeur devant la violence, un petit pincement, je m’attendais à un cercle plus profond, plus noir, plus sombre. Le cercle de la vengeance dans une nuance plus acérée encore plus sanglante. J’ai été un petit peu étonnée de la tournure. J’avoue aussi que certains points me gênent comme les moments où le public sourit ou rit carrément. J’ai pas toujours saisi pourquoi d’ailleurs. Je ne sais pas, le côté voulu ou non pour détendre l’atmosphère m’a cassé mon rythme dans les descente aux enfers des frères Bondurant. Je n’ai pas déstesté les « grumpf » qui deviendront célèbres de Tom Hardy, j’ai un doute sur l’utilisation. Ils sont charmants, délicats, bien plus parlant que de longs discours. Le grognement sied à ravir à monsieur Hardy, ça le rend encore plus séduisant et inquiétant, si si, pire que dans The Dark Knight rises.
La violence est déjà bien assez prononcée vous me direz. Accrochez votre petit coeur, le palpitant en prend un coup. Les tortures version années 30 ont de quoi donner envie de se cacher et de rendre son repas. La bande son appuie la sensation. Je retiendrais les jeux du casting, impressionnant. D’ailleurs, la présentation du long métrage pourra étonner le spectateur par son rythme. Il offre aux acteurs le temps de placer leur personnage dans la trame tout en permettant de captiver l’attention par la tension qui en ressort. Chaque frère a son moment, comme les autres personnages.
Tom Hardy est brute au grand coeur, viril, efficace tout en retenu de sa force, mon préféré dans le film en ex æquo avec Shia. Guy Pearce, un mot: effrayant!!! Il incarne le méchant terrifiant avec une coupe de cheveux, qui m’a mis des images nazis en tête tout le long. Il m’a donné des frissons en Rakes, j’ai eu la nausée suites à ses mots, ses actes (dévoilés ou suggérés). Gary Oldman peu présent, magistral dans son rôle de truant notoire. Jessica Chastain magnifique dans son rôle de femme forte et raffinée, elle est divine, sa chevelure flamboyante, son caractère, tout la rend séduisante à souhait. L’actrice semble sortie tout droit d’un pan des années 30. Elle est parfaite. Mais mon attention a véritablement été attendrie, bluffée par Mia Wasikowska boulversante, fragile petite femme aux premiers abords. La jeune femme tient la dragée haute face à Shia Lebeouf, les deux forment un duo intéressant. J’ai été très étonnée par la prestation de Lebeouf, remarquable, il transpirait la prétention, le jeune qui veut tout réussir, la tête à claque, et pourtant il est attachant. Alerte: surveillez bien Dane DeHaan (Chronicle), alias Cricket j’ai cru voir un sosie de Léonardo Di Caprio échappé de Gilbert Grape. Jason Clarke le dernier frère Bondurant a un charme, il ne reste pas sur le côté.
Des hommes sans loi est passionnant tout en me laissant sur ma faim. Le long métrage parvient à mêler à travers un drame familial (les 3 frères Bondurant valent leur pesant de cacahuète en immortalité), une once de western, un soupçon de film noir et avec des touches d’humour (les dialogues sont amenés avec talent), j’ai eu le sentiment de voyager tout en restant dans mon siège pendant près de 2heures. L’aventure des Bondurant témoigne d’une période en pleine mutation entre la ségrégation et la prohibition. La violence y est omniprésente. Petites âmes sensibles, vous êtes prévenues. Le casting s’installe dans une photographie des années 30 qui risque de devenir culte. A voir, à revoir, à lire. Je retourne à ma lecture de Matt Bondurant (encore plus violente, remuante et passionnante que les images le laissent entrevoir)
Une citation pour marquer le sentiment sur Lawless:
«On peut obtenir beaucoup plus avec un mot gentil et un revolver, qu’avec un mot gentil tout seul.»
Al Capone
Note: 8/10
«On peut obtenir beaucoup plus avec un mot gentil et un revolver, qu’avec un mot gentil tout seul.»
3 Moop raisons de voir Des hommes sans loi:
- le grognement de Tom Hardy, l’attitude séduisante de Shia Lebeouf, Jessica Chastain, Mia toutes les deux merveilleuses.
- La prohibition
- le film donne envie de se plonger dans l’univers des Bondurant et de prolonger l’aventure en lisant le roman.
Merci Allociné pour l’avant-première.